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Le Collectif national unitaire « antidélation » se réactive

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Le plan national de prévention de la délinquance et d'aide aux victimes annoncé en octobre dernier, qui relance la question du partage des informations détenues par les travailleurs sociaux, le projet de code de la justice pénale des mineurs, les orientations annoncées par le président de la République pour de futurs « états généraux de l'enfance », qui laissent présager une perspective de contrôle des familles... « Compte tenu des dernières décisions et déclarations politiques, il nous paraît important de relancer le Collectif national unitaire antidélation (1) qui s'était constitué pour batailler collectivement, et de façon organisée, contre la loi du 5 mars 2007 sur la prévention de la délinquance », explique Fabienne Binot, secrétaire générale de SUD Santé-sociaux. « Notre responsabilité, ajoute-t-elle, est de continuer à nous battre pour que les travailleurs sociaux soient encore en capacité d'accompagner les personnes et de permettre leur accès aux droits. »

Les membres du collectif veulent en effet alerter sur une conjonction de mesures qui mettent l'accent sur les « dispositifs sécuritaires comme réponses aux problèmes sociaux », poursuit-elle, dans une logique de culpabilisation des professionnels de l'action sociale. « Les travailleurs sociaux sont mis en accusation alors que les dispositifs proposés ne correspondent pas à notre éthique et sont inefficaces face à la crise sociale », souligne Danielle Atlan, secrétaire nationale du Syndicat national unitaire des assistants sociaux de la fonction publique-FSU. Parmi les mesures critiquées, la mise en place de dispositifs qui brouillent les identités professionnelles, comme les équipes mobiles de sécurité dans les établissements, « alors que cela fait cinq ans que l'on n'a pas créé de postes d'assistant de service social dans l'Education nationale », ou qui affaiblissent les logiques d'insertion. « Derrière la mesure d'activité de jour mise en oeuvre par la protection judiciaire de la jeunesse, prévaut l'idée que ce n'est plus l'accompagnement qui structure l'action éducative, mais l'occupation des jeunes », illustre notamment Carlos Lopez, membre du bureau national du Syndicat national des personnels de l'éducation et du social-PJJ-FSU. Les membres du collectif dénoncent le développement de dispositifs qui font la part belle aux signalements, à la gestion de fichiers nominatifs, la multiplication des lieux d'échanges d'information et, conjointement, la disparition de structures innovantes pour l'accompagnement des publics en difficulté. Leur objectif : « relancer une identité collective forte du travail social » et « être un pôle de résistance et de ressources pour les professionnels et d'alerte pour la population ». Dans cette perspective, le collectif veut relancer ses réseaux locaux.

Notes

(1) Il rassemble SUD, la FSU, la CNT Santé-social et collectivités territoriales, le Syndicat national des médecins de PMI, le Syndicat de la magistrature, l'Union syndicale de la psychiatrie, le collectif NRV (« Nous restons vigilants ») - Contact : SUD Santé-sociaux - 70, rue Philippe-de-Girard - 75018 Paris - Tél. 01 40 33 85 00.

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