« Avant », America vivait dans sa famille d'accueil, chez madame Harper, après avoir été retiré de la garde de sa mère toxicomane. « Avant », c'est aussi quand Browning a abusé de lui, qu'il a mis le feu à la maison et est parti vivre en foyer. « Maintenant », America a 15 ans, et il a essayé de se tuer. « Maintenant », le docteur B. fait voir au jeune métisse des choses qu'il n'a pas envie de voir. Son cerveau se fissure et laisse passer des souvenirs. « Je vous ai prévenu, doc, je vous dis que dalle », affirme-t-il au psychiatre de l'établissement où « les autres, ils arrivent et ils repartent. Ils signent leurs contrats à la con, ils prennent leurs médocs à la con, ils vont à leurs séances débiles, ils vident leur sac en groupe, ils reçoivent des visites et ils s'en vont. Personne ne reste ici, à part moi. » Au fil des confessions, le lecteur s'attache au personnage inventé par E. R. Frank, travailleur social aux Etats-Unis. A travers cette histoire morcelée, alternant les chapitres « Avant » et « Maintenant », nous avançons pas à pas avec America dans sa lente reconstruction. Au cours de sa carrière, l'auteur a rencontré de nombreux « America » : « Toxicomanes, victimes de violence ou sans-abri, ils se sont retrouvés coincés à l'hôpital ou en prison. Je me suis souvent demandé si la présence d'un thérapeute compétent et attentif, comme le docteur B., aurait pu influencer favorablement le cours de leur vie. »
Je m'appelle America - E. R. Frank - Ed. Bayard Jeunesse - 11,90 €