La garde à vue n'arrive pas qu'aux délinquants, aux violeurs ou aux assassins. En France, au cours des douze derniers mois, une personne sur 100 a été placée sous ce régime de contraintes. Dans cette nouvelle série sonore, signée Joseph Beauregard(1), Radio Nova propose d'écouter le récit de dix nuits en garde à vue. Cette collection de témoignages kafkaïens donne à entendre la douloureuse expérience de dix personnes (deux femmes, huit hommes) qui n'ont rien oublié de la violence, des humiliations, des vexations subies durant ces longues heures passées dans le commissariat. Qu'ils soient militant arrêté en pleine manifestation ou citoyen lambda - tel ce professeur de philosophie qui s'est fait embarquer parce qu'il portait sous le bras son ordinateur portable qu'un policier zélé a estimé volé -, chacun a des souvenirs précis de ce moment de privation de liberté : « J'avais peur », « le temps n'avançait pas », « on mourait de soif », « on nous empêchait d'aller aux toilettes »... Pour Joseph Beauregard, « avec ces dix nuits, c'est toute la violence, l'arbitraire et l'absurdité de la garde à vue «à la française» qui se déploient ». Le 21 novembre dernier, le Premier ministre François Fillon a jugé « nécessaire, évident, de repenser les conditions et l'utilité » de la garde à vue.
Ma première nuit en garde à vue - Diffusé sur Radio Nova, du 18 au 22 janvier, puis du 25 au 29 janvier, à 8 h 10 et 18 h 20 - Disponible ensuite en podcast sur
(1) Après celle qui a été consacrée à la première et à la dernière nuit passées en prison - Voir ASH n° 2624 du 18-09-09, p. 34.