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Un cordon parfois mortifère

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L'étude collective « Orages à l'aube de la vie » est consacrée aux dispositifs thérapeutiques novateurs pratiqués dans les rares unités de soins qui prennent en charge de futures ou jeunes mères en grande souffrance psychique.

Ne pas se substituer à une jeune mère en détresse psychologique, mais l'étayer dans son rôle maternel pour favoriser la mise en place de sa relation au nourrisson et le bon développement de ce dernier : tel est l'objectif des unités d'hospitalisation psychiatrique conjointe mère-bébé (UMB). Coordonné par François Poinso, psychiatre, chef de service au CHU de Marseille (Bouches-du-Rhône), et Nine M.-C. Glangeaud-Freudenthal, chercheuse au CNRS, l'ouvrage collectif Orages à l'aube de la vie présente l'originalité des pratiques conduites dans ces lieux de soins innovants, organisés autour de la prise en charge de femmes souffrant de troubles psychiques anciens ou apparus au détour de leur maternité. Très peu nombreuses - il en existe 17, dont 6 en région parisienne - et d'une capacité limitée (deux à huit lits et berceaux), les UMB peuvent accueillir à plein temps et/ou en hôpital de jour un total de 60 « dyades » mère-enfant, pour une durée de quelques semaines à plusieurs mois, entre la naissance et le premier anniversaire de l'enfant. Ces dispositifs thérapeutiques spécialisés sont également susceptibles d'intervenir en anténatal, auprès de femmes enceintes potentiellement ou effectivement en difficulté avec l'enfant qu'elles portent. Intra comme extra utero, c'est la clinique du lien qui caractérise le projet de soins en UMB, comme l'expliquent Sylvie Nezelof, chef du service de psychiatrie infanto-juvénile du CHU de Besançon (Doubs), et Lauriane Vulliez-Gody, chef de clinique assistante. Toutes ces unités ont un objectif commun, développent encore les deux psychiatres : offrir un cadre sécurisant et une médiation « pour que mère et bébé puissent se rencontrer sans se désorganiser ». Compte tenu de la pathologie des patientes, cet accueil conjoint n'est concevable qu'en présence de tiers, qui se relaient en permanence auprès de la mère et du bébé, souligne François Poinso. Garants de la sécurité de l'enfant, ces tiers permettent d'éviter le face-à-face mortifère des deux partenaires - et le risque de voir le tout-petit disparaître « dans l'océan des difficultés maternelles ».

Orages à l'aube de la vie. Liens précoces, pathologies puerpérales et développement des nourrissons dans les unités parents-bébé - Ouvrage collectif sous la direction de François Poinso et Nine M.-C. Glangeaud-Freudenthal - Ed. érès - 23 €

CULTURE

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