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Politique de la ville : l'IRDSU et le réseau Amadeus sont inquiets

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La politique de la ville intéresse-t-elle encore le gouvernement ? La question mérite d'être posée, à en croire deux organisations de professionnels : le réseau Amadeus (1) ainsi que l'Inter-Réseaux des professionnels du développement social urbain (IRDSU). Comme l'Association des maires ville et banlieue de France le mois dernier (2), elles s'inquiètent du mutisme du gouvernement sur cette question, alors que deux récents rapports ont pointé la persistance de graves difficultés en banlieue (3). Le réseau Amadeus déplore ainsi qu'« aucune prise de position » n'ait été formulée par le gouvernement suite aux propositions du rapport André-Hamel, dont il reconnaît que certains éléments sont pertinents. En particulier, il approuve la nécessité de « laisser aux partenaires locaux le rôle de définir les territoires prioritaires d'intervention, dans les limites d'un cadrage national » ou encore la création d'un contrat unique cosigné par le maire et le préfet, qui intégrerait les actions spécifiques de la politique de la ville, comme celles financées par la dotation de développement urbain. En revanche, alors que le rapport propose de supprimer les zones urbaines sensibles (ZUS), le réseau juge que son analyse selon laquelle l'échec de la politique de la ville serait lié à la question du zonage est « une erreur ». En effet, « une analyse de la richesse des territoires uniquement au niveau communal lisse les poches de difficultés et de pauvreté », explique l'association. Cette dernière estime ainsi qu'une intervention prioritaire et renforcée de l'Etat est nécessaire sur les territoires en difficulté des villes, « même celles qui ne sont pas pauvres ». Le réseau conteste aussi la proposition du rapport André-Hamel qui vise à ne faire intervenir l'Etat que lorsque la solidarité locale n'est pas en capacité de faire face. Au final, le réseau Amadeus propose « le maintien d'une géographie prioritaire » qui combine une approche ciblée là où les enjeux impliquent des moyens importants pendant une longue durée, et des interventions plus légères sur des îlots de fragilités pour lesquels il faut maintenir une veille et conduire certaines actions à titre préventif afin d'éviter l'apparition de situations dégradées. Enfin, il rappelle que les futurs contrats doivent être des contrats d'objectifs et de moyens qui identifient de façon précise les engagements en moyens humains et financiers de chacun des signataires au bénéfice des territoires. Par ailleurs, afin de ne pas stopper les dynamiques engagées, le réseau Amadeus demande qu'un second programme national de rénovation urbaine (PNRU) soit annoncé rapidement. Sur toutes ces questions, il souhaite qu'une concertation avec les associations d'élus et de professionnels soit rapidement engagée « afin de préparer correctement les futurs contrats ».

De son côté, l'IRDSU rappelle que « l'enjeu pour les villes est de se lancer, sans attendre les conditions d'une contractualisation avec l'Etat, dans l'élaboration de leur nouveau projet : finalisation des évaluations des contrats urbains de cohésion sociale [CUCS], mise à jour des diagnostics territoriaux... ». Comme l'Association des maires ville et banlieue de France, il regrette que le comité interministériel des villes (CIV), chargé de statuer sur la future géographie prioritaire et de faire le bilan du plan « Espoir banlieues », ne se soit pas réuni depuis janvier dernier. Le CIV n'a d'ailleurs toujours pas été renouvelé depuis la fin de son mandat en mars 2009. L'IRDSU demande donc qu'une réunion du comité renouvelé soit organisée début 2010. Il souhaite en outre que les CUCS soient de nouveau prolongés pour un an (4). Enfin, il propose la tenue d'assises pour la ville en 2010 associant tous les partenaires, « pour un projet de réforme ambitieux, cohérent et vraiment partagé ».

Notes

(1) Association des missions d'aménagement et de développement économique urbain et solidaire qui rassemble des professionnels de la politique de la ville de 14 grandes villes ou agglomérations.

(2) Voir ASH n° 2633 du 20-11-09, p. 21.

(3) Le rapport de Gérard Hamel, directeur de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine et député (UMP) d'Eure-et-Loire, et de Pierre André, sénateur (UMP) de l'Aisne, sur « la révision de la géographie prioritaire et la contractualisation de la politique de la ville », rendu public le 23 septembre (voir ASH n° 2626 du 2-10-09, p. 7) ; et le rapport annuel de l'Observatoire national des zones urbaines sensibles (ONZUS), remis au gouvernement le 30 novembre (voir ASH n° 2635 du 4-12-09, p. 10).

(4) En mai, Fadela Amara, secrétaire d'Etat à la politique de la ville, avait annoncé que les CUCS seraient prolongés en 2010 et que la réforme de la géographie prioritaire serait reportée d'un an. Le réseau Amadeus avait rendu publique sa contribution à la concertation lancée par la secrétaire d'Etat sur cette réforme - Voir ASH n° 2611 du 29-05-09, p. 24.

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