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Les retraités agricoles plus touchés par la maladie d'Alzheimer que les citadins

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«Satisfaites de leur vie actuelle » à 69 %, mais souffrant fréquemment de maladies neurodégénératives (15,2 %), les personnes âgées vivant en milieu rural ont fait l'objet d'une étude épidémiologique AMI (1), dont l'objectif est d'identifier les spécificités et les inégalités de santé entre le milieu rural et le milieu urbain. Après avoir dévoilé en juin dernier les premiers résultats de cette enquête menée auprès de 1 000 retraités agricoles girondins âgés de 65 ans et plus (2), le groupe Agrica a finalisé l'analyse de la cohorte et propose des résultats plus complets. Première étude longitudinale du genre, AMI s'achèvera en 2012 et permettra d'observer l'évolution au fil des ans de l'état de santé de ces personnes âgées. Premier enseignement, peu d'entre elles souffrent d'un sentiment d'isolement (9 %). 45 % affirment même recevoir quotidiennement la visite d'un proche. Côté loisirs, 43 % marchent tous les jours, 40 % jardinent et 28 % continuent à effectuer des tâches agricoles. Car l'arrêt de l'activité professionnelle a souvent été vécu comme une obligation (41 % regrettent de ne plus pouvoir la pratiquer), et ce sentiment est étroitement lié à un fort attachement au métier agricole (92 %).

Malgré ce moral au beau fixe, elles se sentent « légèrement » ou « modérément » dépendantes dans leur vie quotidienne dans 60 % des cas. Elles prennent pourtant soin de leur santé : 64 % consultent leur médecin régulièrement (41 % une fois par mois et 23 % une fois tous les deux mois), notamment pour des troubles liés à l'hypertension (30 %), à l'équilibre (39 %) ou à des déficits visuels (53 %). Alors même que 28 % des ruraux âgés sont en surpoids, ils sont 54 % à être en risque de dénutrition. Et ils sont presque deux fois plus nombreux que les citadins à se plaindre d'une sensation d'essoufflement dans la vie quotidienne (24 % contre 15 %). Mais l'étude met surtout l'accent sur les démences de type Alzheimer, dont la prévalence (15,2 %) est largement supérieure à celle que l'on retrouve auprès d'une population du même âge en milieu urbain (5,4 %). De même pour la maladie de Parkinson, qui touche 16 % des aînés ruraux contre 1,6 % de ceux vivant en ville. Enfin, 8 % des répondants subissent une dépendance « sévère » nécessitant une aide pour les actes de la vie quotidienne, tels que s'habiller ou faire sa toilette. Pour faire face à ce manque d'autonomie, la plupart (44 % pour les « non-déments » et 70 % pour les « déments ») s'appuient sur l'aide familiale. Quant à l'aide professionnelle, 29 % des « non-déments » et 52 % des « déments » y ont recours.

Notes

(1) Ce programme de recherche est mené par le groupe de prévoyance Agrica, la Mutualité sociale agricole et l'Institut fédératif de recherche santé publique (IFR99), dirigé par le Pr Jean-François Dartigues.

(2) Voir ASH n° 2614 du 19-06-09, p. 29.

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