M ickaël Hamon avait 20 ans quand un psychiatre lui a diagnostiqué une schizophrénie paranoïde. « J'ai eu affaire à la folie. J'en suis un rescapé. » Il a été interné, s'est stabilisé et mène désormais une vie normale en suivant son traitement - « Mais la maladie est là, prête à resurgir. » D'où l'envie du jeune réalisateur de s'interroger sur la folie : où s'arrête-t-elle, où commence-t-elle ? Pour cela, il a suivi durant sept mois des personnes souffrant de troubles psychiques qui se retrouvaient au Nouveau Cap, le groupe d'entraide mutuelle (GEM) de Nantes. Dans ce lieu convivial, destiné à créer du lien, il a filmé des instants d'angoisse où la maladie affleure, mais aussi des moments de partage et de complicité. Pas de place pour des avis de médecins ou des commentaires d'experts : la parole est aux malades. Chaque membre du GEM évoque son expérience de la psychiatrie et de la maladie. « La maladie mentale c'est «indémerdable» », martèle Jean-Jacques, qu'un simple rendez-vous annulé bouleverse. Dominique tente d'expliquer les visions qui le handicapent : « Dans ma tête, on me torture, on me fait des choses que je ne souhaite à personne. » Catherine, de son côté, raconte sa descente aux enfers depuis que ses troubles se sont déclarés, à l'âge de 30 ans. Le film donne aussi à voir la relation entre les malades et les animateurs du GEM. Avec un moment fort, quand, ensemble, les adhérents regardent le film Jeanne d'Arc et se demandent si la Pucelle, qui affirmait entendre des voix célestes, n'était pas un peu comme eux...
Après la folie - Mickaël Hamon - 54 min - En vente auprès de