«Environ 15 millions de personnes sont atteintes de maladies chroniques en France, et cet effectif est appelé à augmenter rapidement dans le futur en raison du vieillissement de la population. » C'est ce que rappelle le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) dans un récent rapport dans lequel il formule 14 recommandations pour que l'éducation thérapeutique puisse s'exercer « au plus près des lieux de vie et de soins des patients » (1). L'une d'elles consiste à « traduire ces recommandations en objectifs opérationnels et [à] les inclure dans la prochaine loi de santé publique ».
« L'absence de financements pérennes, inscrits dans le droit commun, constitue [...] un obstacle majeur au développement de l'éducation thérapeutique », relève le HCSP. C'est pourquoi il recommande d'établir un dispositif de financement pour l'éducation thérapeutique intégré aux soins de premier recours. Rappelons que cette catégorie de soins a été définie par la loi « HPST » du 21 juillet dernier sur la base d'exigences de proximité (2). Le Haut Conseil préconise d'instaurer un forfait d'éducation thérapeutique pour les malades chroniques. Ce forfait leur permettrait de bénéficier, une fois par an, d'une évaluation de leurs besoins en la matière et d'un programme personnalisé d'activités dans le cadre prévu par la loi.
Autre recommandation : « valoriser le rôle du médecin traitant en tant que premier acteur de l'éducation thérapeutique du patient et principal coordonnateur ». Le HCSP préconise d'allouer au médecin traitant une part fixe du forfait d'éducation thérapeutique de chaque patient concerné. En contrepartie, il serait chargé d'évaluer au moins une fois par an les besoins des patients, d'assurer le lien avec les prestations éducatives disponibles sur son territoire et dans les services hospitaliers, et de tenir à jour le dossier d'éducation thérapeutique du patient. Le Haut Conseil propose en outre que les autres professionnels de santé de proximité interviennent en coordination avec le médecin traitant pour assurer des consultations dédiées (sensibilisation, information, aide à l'acquisition de compétences, soutien psychosocial, évaluation...) et animer des séances collectives d'éducation thérapeutique. Il souligne à ce titre la nécessité de renforcer la formation initiale et continue des professionnels de santé pour leur permettre d'exercer ces activités.
Autre proposition : définir dans chaque région un schéma d'organisation et un plan de développement de l'éducation thérapeutique.
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