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Les associations sociales et sanitaires fortement créatrices d'emplois

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Le secteur social, médico-social et sanitaire représente à lui seul plus de la moitié des emplois associatifs, selon une enquête de l'Uniopss. Fortement créateur d'emplois, avec une explosion dans le champ de l'aide à domicile, il reste néanmoins marqué par des rémunérations peu attractives.

Plus de 33 000 établissements associatifs du secteur sanitaire, social et médico-social employaient environ 925 000 salariés en 2007, soit 54 % de la totalité de l'emploi associatif et près de 5 % de celui du secteur privé lucratif et non lucratif. C'est ce qui ressort d'un bilan réalisé par l'Uniopss (Union nationale interfédérale des oeuvres et organismes privés sanitaires et sociaux) dans le cadre de sa mission de Centre national d'animation et de ressources (CNAR) action sociale, médico-sociale et santé, en partenariat avec l'association Recherches et solidarités (1). Fondé sur des données récentes issues des Urssaf et de la Mutualité sociale agricole, il offre pour la première fois une vision exhaustive et détaillée de l'évolution de l'emploi dans l'ensemble du secteur associatif sanitaire, social et médico-social.

L'importance du social et du médico-social

Minoritaire, le secteur de la santé représente environ 10 % des établissements. Le secteur social et médico-social se taille la part du lion : l'aide à domicile comprend près de 4 400 établissements, devant l'accueil de la petite enfance (3 250), des adultes handicapés (2 545) et l'aide par le travail (2 185). Suivent ensuite l'accueil des personnes âgées, des enfants handicapés, les « autres hébergements sociaux » et l'accueil des enfants en difficulté. L'étude relève néanmoins que la catégorie « fourre-tout » des « autres formes d'action sociale sans hébergement » regroupe à elle seule près de 12 000 employeurs. Une imprécision statistique qui devrait, dans le prochain bilan prévu pour le premier semestre 2010, être corrigée grâce à la modification de la nomenclature des activités françaises adoptée en janvier 2008 par l'INSEE.

De 2000 à 2007, la progression du nombre d'employeurs du secteur a été constante (+ 3 250 employeurs), avec des augmentations plus fortes en 2002 et 2006 (+ 2 % environ). Dans le même temps, le secteur a connu une croissance importante de 190 000 emplois. Avec une hausse annuelle moyenne du nombre de salariés de 3,8 %, il se situe largement au-dessus de la tendance de l'ensemble de l'emploi associatif (hors sanitaire, social et médico-social), mais aussi salarié. L'évolution a été rapide de 2000 à 2003 (4 % environ chaque année), avant de ralentir entre 2004 et 2007 (un peu moins de 3 %).

Les évolutions sont toutefois différentes selon les sous-secteurs. Ainsi, entre 2000 et 2007, le nombre de salariés du secteur de la santé n'a augmenté que de 0,8 % en moyenne par an, une hausse inférieure à celle de l'ensemble du secteur associatif (8,9 %) et du secteur privé (8 %). Sur la même période, le secteur social et médico-social a en revanche plus fortement progressé, de 29,8 %, soit un taux de croissance annuel de 3,8 %. Au sein de celui-ci, l'aide à domicile s'est développée de façon spectaculaire : + 78 %, soit un taux de croissance annuel de 8,7 % ! Le secteur de l'accueil des enfants handicapés a au contraire relativement peu évolué (+ 8,9 %).

Temps partiels et bas salaires

En termes de masse salariale, le secteur pèse, avec ses 17 milliards d'euros versés en 2007, plus que la métallurgie (11 milliards d'euros) ou l'agroalimentaire (11,7 milliards d'euros). Dans les établissements sociaux et médico-sociaux, le salaire annuel moyen (16 794 € ) est néanmoins inférieur à celui de l'ensemble du secteur social et médico-social lucratif et non-lucratif (17 712 € ), qui, lui-même, affiche le salaire annuel moyen le plus faible des 36 secteurs du privé. L'aide à domicile et l'aide par le travail tirent la moyenne vers le bas (respectivement 11 765 € et 14 055 € ). Les bas salaires et le temps partiel, dans le premier cas, et l'intégration des personnes handicapées travaillant en établissements et services d'aide par le travail (ESAT), dans le second, expliquent ces faibles rémunérations. Toutefois, même en isolant ces deux entités, « le niveau reste malgré tout très modeste, puisque, à titre de comparaison, seule l'hôtellerie-restauration présente un montant inférieur », note l'étude. Les établissements d'accueil des jeunes enfants se situent également en bas de l'échelle (15 590 € ), à l'inverse du secteur de l'enfance en danger (23 555 € ).

Le secteur associatif de la santé enregistre quant à lui un salaire moyen (27 360 € ) nettement supérieur au secteur social. Il dépasse également le salaire moyen de l'ensemble du secteur sanitaire privé lucratif et non lucratif (23 916 € ) et de l'ensemble des secteurs d'activité de l'économie (26 580 € ). Une différence qui s'explique par la qualification des personnels, la taille moyenne des établissements, et un moindre poids du temps partiel.

Une grande disparité entre les secteurs existe également en termes de taille d'établissements et services. L'accueil des jeunes enfants (crèches, garderies) est le secteur qui compte le moins de salariés par unité (9 salariés), comparativement aux établissements d'accueil de personnes dépendantes (37 par unité pour les personnes âgées). Le secteur de l'aide par le travail, si l'on intègre les travailleurs handicapés dans les effectifs, est en moyenne celui qui emploie le plus de personnes (56) par établissement.

Notes

(1) Secteur associatif sanitaire et social - Bilan quantitatif de l'emploi entre 2000 et 2007 - Fiches pratiques du CNAR - Novembre 2009 - Disponible sur www.uniopss.asso.fr.

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