Au lendemain de l'installation, le 2 décembre, de la commission « Handi-Vacances » (1) par Nadine Morano, secrétaire d'Etat chargée de la solidarité, et Hervé Novelli, secrétaire d'Etat chargé du tourisme, l'Association des paralysés de France (APF) se dit « perplexe ». Ce nouveau label risque en effet de créer de la « confusion » alors que le label « Tourisme et handicap », qui existe depuis 2001, a déjà « fait preuve de son efficacité ». En outre, contrairement à ce dernier qui ne porte que sur les équipements et sites accessibles à certains types de handicaps, ce nouveau label sera attribué à un territoire exemplaire en termes d'accessibilité. Il va donc valoriser des collectivités « qui doivent, de toute façon, être entièrement accessibles d'ici 2015 dans le cadre de la loi «handicap» de 2005 », s'étonne l'APF. Une analyse contestée par Annette Masson, présidente de l'association Tourisme et handicap, qui prend la présidence de la nouvelle commission « Handi-Vacances ». Pour elle, cette nouvelle marque « est plus globale et permet de donner de l'élan à la dynamique développée depuis quelques années. Elle permet d'aller vers l'application de la loi ».
L'APF déplore également qu'aucune association de défense des droits des personnes handicapées n'ait été consultée et qu'aucune réflexion n'ait été menée sur d'éventuelles articulations avec le label « Tourisme et handicap ». Attendant de voir ce que va définir le cahier des charges en préparation, Jean-Marie Barbier, son président, reconnaît que « si cette opération permet de donner davantage de moyens au label existant «Tourisme et handicap», tant mieux car c'est ce qu'on demande depuis des années ! ».
L'APF s'interroge aussi sur la façon dont va s'articuler ce nouveau label avec l'Observatoire interministériel de l'accessibilité et de la conception universelle dont Valérie Létard, secrétaire d'Etat aux technologies vertes et à l'accessibilité, a promis la création avant la fin de l'année (2). Au final, selon l'association, la multiplication des labels ne remplacera pas une « impulsion politique cohérente » et des financements à la hauteur des enjeux pour la mise en accessibilité de tous les types d'infrastructures.
(1) Voir ASH n° 2620 du 21-08-09, p. 10. La commission, composée de représentants de collectivités locales, d'associations représentatives du handicap et de professionnels du tourisme et de l'accessibilité, a pour président d'honneur Gilbert Montagné et pour vice-présidente Marie Prost-Coletta, déléguée interministérielle à l'accessibilité. Le cahier des charges est prévu pour mars 2010.
(2) Cet observatoire sera porté par les ministères du Développement durable et de la Solidarité.