«Vide et floue », c'est en ces termes que les cinq syndicats et six associations (1) qui soutiennent les sans-papiers mobilisés depuis plus d'un mois pour obtenir leur régularisation qualifient la circulaire rendue publique le 25 novembre par Eric Besson, ministre de l'Immigration (voir ce numéro, page 15), sur laquelle ils ont pourtant été consultés. Alors que les grévistes contestaient déjà les disparités de traitement des demandes selon les territoires, ce texte « laisse une très large marge d'interprétation aux préfectures », estiment les organisations. Parmi leurs griefs, elles jugent que la durée minimale de cinq ans de séjour, « fixée arbitrairement », est « inacceptable ». Par ailleurs, en ne concernant que les travailleurs déclarés, la circulaire laisse de côté les travailleurs non déclarés, en particulier « les travailleuses des services à la personne ». Autre point contesté : l'exclusion des Algériens et des Tunisiens (2). Plus généralement, le texte continue d'évoquer des « métiers et [des] bassins régionaux d'emploi en tension » comme des critères favorisant une régularisation, alors que les travailleurs sans papiers occupent un emploi « souvent depuis des années dans notre pays et sont déjà pris en compte dans les statistiques de l'emploi ». Au final, si elles reconnaissent tout de même quelques avancées, « le compte n'y est pas », affirment les organisations, qui demandent à être de nouveau reçues par le ministre de l'Immigration et, « surtout, par le ministre du Travail », puisqu'il s'agit d'un « conflit du travail ».
(1) CGT, CFDT, FSU, UNSA, Solidaires, Ligue des droits de l'Homme, Cimade, Autremonde, Femmes Egalité, RESF, Droits devant.
(2) A noter que ces ressortissants sont régis par des accords spécifiques.