Environ 6 500 personnes ont découvert leur séropositivité en 2008 - un chiffre stable par rapport à 2007, après les diminutions des deux années précédentes. Les hommes homosexuels demeurent les plus atteints, avec un nombre de contaminations par le VIH qui ne diminue pas. Les personnes originaires d'Afrique subsaharienne restent très touchées, mais le nombre de contaminations diminue parmi elles. Plus généralement, les diagnostics d'infection par le VIH se font encore à un stade trop avancé de la maladie.
Tels sont les constats posés par le ministère de la Santé, qui a dévoilé, quelques jours avant la journée mondiale de lutte contre le sida du 1er décembre, les grands axes du cinquième plan de lutte contre le VIH et les infections sexuellement transmissibles (IST). Couvrant la période 2010-2013, il devrait être lancé à la fin du premier trimestre 2010. Une année qui, selon Roselyne Bachelot, sera celle d'un « changement de paradigme », à la lumière de l'évolution du contexte scientifique et des récentes recommandations de plusieurs instances, dont le Conseil national du sida (1).
Le premier axe stratégique retenu est celui de la prévention. Il comporte plus particulièrement des mesures de réduction des risques, telles que l'amélioration de l'accès à la prophylaxie post exposition préconisée par le rapport des professeurs France Lert et Gilles Pialoux (2). Le plan intègrera par ailleurs les recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS) en matière de dépistage (3). Objectif : « détecter les 39 000 personnes atteintes par le VIH qui ne connaissent pas leur statut sérologique, pour [...] réduire le risque de transmission à leurs partenaires ». Le recours aux tests de dépistage rapide sera encadré par un arrêté pour permettre leur utilisation en milieu médicalisé dans les situations d'urgence. Sur le plan sanitaire, les comités de coordination de la lutte contre l'infection par le VIH seront notamment chargés de promouvoir l'éducation thérapeutique auprès des personnes infectées et de collaborer avec les agences régionales de santé.
Le plan comportera également des mesures en faveur de l'accompagnement médico-social des patients en matière d'hébergement, d'insertion et de maintien dans l'emploi, d'accès aux prestations du handicap... Autres axes d'actions : la lutte contre les discriminations fondées sur l'orientation sexuelle et la séropositivité, ainsi que la recherche.
(1) Voir notamment ASH n° 2626 du 2-10-09, p. 12.
(2) Prévention et réduction des risques dans les groupes à haut risque vis-à-vis du VIH et des IST - Disponible sur
(3) La HAS a notamment préconisé que les tests de dépistage soient proposés à l'ensemble de la population âgée de 15 à 70 ans « hors notion d'exposition à un risque de contamination » - Voir ASH n° 2630 du 30-10-09, p. 11.