Les onze danseuses du Fatal Club font leur show. Au programme de la revue, les chansons Les tueuses, de Juliette, Fais-moi mal, Johnny, de Boris Vian, et un air de Prévert et Kosma... Mais ces jeunes femmes n'existent que dans l'imagination de Léon Bridon, nouveau surveillant à la maison d'arrêt de la Sablière. Il s'agit en fait de onze détenues - une cascadeuse emprisonnée pour braquage, une bibliothécaire incarcérée pour trafic de drogue, une bouchère arrêtée pour homicide, une clandestine, une terroriste, etc. - auxquelles il tente de faire partager sa passion pour l'écriture et la sublimation de la réalité. Derrière les barreaux, ces femmes parlent de leur vie quotidienne et ennuyeuse, des parloirs, de la fouille des cellules, du mitard, de la promenade, des angoisses nocturnes... Elles n'ont qu'une chose en tête : s'évader. Habillés de blouses violettes et de collants rayés, et entourés de deux musiciens, les personnages de cette comédie musicale, tous interprétés par des comédiens amateurs, apportent humour et fantaisie à ce huis clos. L'auteure et metteure en scène Andréa Castro, directrice de l'école de théâtre musical Aleph, s'est plongée dans des ouvrages sur l'univers carcéral - Paroles de détenus, de Jean-Pierre Guéno, Un maton au parloir, de Roger-Louis Bianchini, et Crime de femmes, d'Anne-Sophie Martin et de Brigitte Vital-Durand - pour imaginer l'histoire de Filles d'acier. Andréa Castro, dont le père a été emprisonné durant deux ans au Chili lors du coup d'Etat, a choisi d'aborder l'enfermement sous l'angle du rêve : « J'ai voulu que la pièce soit ludique, qu'elle ne parle pas seulement de souffrances, sans néanmoins les occulter. »
Filles d'acier - Andréa Castro - Les 9 et 13 décembre 2009, et 10, 13, 17, 20, 24 et 27 janvier 2010, les dimanches à 18 h et mercredis à 20 h 30 - Centre artistique El Duende - 86, rue Marat - 94200 Ivry-sur-Seine -