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« LA VAE BUTE SUR LA CONSTITUTION DES JURYS »

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Face à la difficulté de mobiliser les professionnels pour les jurys de la validation des acquis de l'expérience (VAE), notamment pour les diplômes de niveau V, « nous devons sensibiliser les employeurs », défend Monique Reynot, responsable du service « formations, professions » à la DRASS d'Ile-de-France. Cette question sera au coeur de la journée régionale du 3 décembre (1).

Quel bilan faites-vous de la VAE en Ile-de-France ?

Contrairement à nos craintes sur une retombée des candidatures après un afflux initial, on a atteint un rythme de croisière avec environ 1 400 candidats inscrits (qui se sont présentés devant le jury) en 2008 pour les filières sociales sous tutelle de la direction générale de l'action sociale (2) - dont 740 pour le diplôme d'auxiliaire de vie sociale (DEAVS). Avec des résultats non négligeables puisque l'an dernier, 50 % des auxiliaires de vie sociale - pour lesquelles nous avons un recul de six ans - ont été diplômées par la VAE, après plusieurs passages devant le jury. C'est le cas aussi de 10 % des assistants sociaux et des aides médico-psychologiques et de 15 % des cadres (Caferuis).

Vous alertez toutefois sur la difficulté à trouver des examinateurs...

Si sa candidature est jugée recevable, le postulant doit constituer un dossier et le présenter à un jury présidé par un représentant de la DRASS et composé, selon les diplômes, de deux ou trois examinateurs, choisis parmi les professionnels en exercice et les formateurs. Si nous n'avons pas trop de mal à organiser les jurys pour les diplômes des formations supérieures, c'est beaucoup plus difficile pour les niveaux V. Ne serait-ce que parce qu'il est moins évident d'être examinateur lorsqu'on est auxiliaire de vie sociale. Cette situation crée des délais d'attente pour les salariés et les demandeurs d'emploi : entre le moment où il a déposé son livret de présentation des acquis de l'expérience professionnelle et la convocation devant le jury, il peut s'écouler, selon les filières, entre trois et six mois. Un délai qui ne peut que décourager les postulants.

Quelles sont les difficultés ?

Elles sont avant tout liées à des problèmes de disponibilité. Pour le DEAVS, nous organisons deux sessions de jury par an, pour recevoir, à chaque fois, plusieurs centaines de candidats. Ne pouvant mobiliser chaque examinateur au-delà d'une, voire de deux journées, nous sommes obligés de solliciter beaucoup de monde ! S'il est plus facile de mobiliser les formateurs en raison de leur organisation de travail, nous avons du mal avec les professionnels, qui travaillent auprès de personnes dépendantes. C'est vrai aussi que la rémunération n'est guère attractive (3).

Que comptez-vous faire ?

Nous devons développer l'information auprès des employeurs pour qu'ils acceptent les absences de leurs salariés pour faire partie d'un jury. Il faut qu'ils reconnaissent l'intérêt collectif de la VAE en termes de qualification des professionnels et leur responsabilité en la matière. Ce qui suppose de changer certaines représentations comme l'idée que cette voie d'accès, en période de difficultés de recrutement, favoriserait la démission de salariés, qui iraient exercer leurs nouvelles compétences ailleurs.

Certains avaient pointé le manque de formation des jurys, et le risque de déqualification des diplômes...

On attend effectivement de l'examinateur plus que dans un jury classique, où il s'agit de certifier des parcours de formation. Là, il doit apprécier, lors d'un entretien, les compétences acquises pour le diplôme et formuler des préconisations s'il faut les compléter (4) : le candidat peut être ainsi invité à rejoindre le circuit de formation classique ou à changer de poste pour enrichir son expérience professionnelle. Nous organisons des sessions de formation d'une demi ou d'une journée pour présenter le cadre théorique de la démarche et mettre les examinateurs en situation. Certes, la fonction ne s'improvise pas, mais c'est aussi un plus puisque les personnes acquièrent une expertise dont elles peuvent ensuite se prévaloir.

Notes

(1) « Qualifier par la VAE », à l'initiative de la DRASS d'Ile-de-France, de l'Education nationale, du conseil régional et des OPCA des secteurs sanitaire, social et de l'aide à domicile.

(2) Il faut donc rajouter les inscrits pour les diplômes d'éducateur spécialisé (440), de moniteur-éducateur et de conseiller en économie sociale et familiale, pour lesquels la procédure de VAE est organisée par le ministère de l'Education nationale.

(3) L'indemnisation va de 5,46 € par candidat auditionné (pour le niveau V) à 32,77 € (niveau I).

(4) Le jury peut attribuer la totalité du diplôme ou ne valider qu'une partie des connaissances.

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