Le revenu de solidarité active (RSA) serait plus favorable aux ménages modestes que ne l'était la prime pour l'emploi (PPE), créée en 2001. C'est la conclusion de l'une des études que l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) publie dans l'édition 2009 de France, portrait social (1). Pour comparer l'efficacité de l'ancien et du nouveau système, tous deux mis en place pour encourager l'emploi tout en réduisant la pauvreté des travailleurs, les auteurs se sont livrés à des simulations sur un même échantillon de personnes. Résultat : les ménages les plus modestes bénéficiaient peu de la prime pour l'emploi car ils ne gagnaient pas suffisamment pour y avoir droit (soit au moins 0,3 SMIC). Ils sont davantage aidés par le RSA, dont la partie « chapeau » est versée dès la première heure d'activité. Sans compter qu'ils peuvent bénéficier, en plus, de la PPE aménagée (qui peut être versée lorsqu'elle offre des droits supplémentaires). Ainsi, la création du RSA - qui requiert toutefois des conditions de revenus plus strictes - « déplace la cible des bénéficiaires vers des personnes dont le niveau de vie est plus faible », indique l'étude. Le nouveau dispositif (RSA « chapeau » + PPE aménagée) est aussi plus redistributif en termes de montant : les 10 % des ménages les plus pauvres perçoivent ainsi 1 360 € par an, contre 640 € lorsque seule la PPE existait. Cette simulation reste cependant à « prendre avec prudence », nuance l'INSEE, dans la mesure où elle ne tient pas compte de la dégradation de la situation économique au-delà de l'année 2008.
(1) Disponible sur