Recevoir la newsletter

Parents à la rue

Article réservé aux abonnés

Véronique Mougin et Pascal Bachelet ont dressé les portraits croisés de pères et de mères mal logés, qui vivent en foyers ou à l'hôtel.

Comment rester parent quand on n'a pas de chez-soi ? « Dépendant de la charité publique ou de la sollicitude des autres, le sans-logis est obligé de rendre des comptes. Au travailleur social il doit raconter sa vie, présenter un projet de réinsertion et le voir validé par lui. Au foyer, on lui impose sa chambre, ses horaires de repas, ses plages de sortie. Comment alors rester chef de famille quand on n'est plus maître de grand-chose ? », interroge Véronique Mougin. Avec le photographe Pascal Bachelet, cette journaliste a suivi huit personnes ayant transité par l'une des structures du Centre d'action sociale protestant (CASP). Huit personnes qui étaient en situation de mal-logement, et pour certaines le sont encore : Jean, 12 ans, né mal-logé, qui vit aujourd'hui en foyer ; Célestine, salariée et mère de deux adolescents, qui a vécu à l'hôtel pendant six ans dans l'attente de son appartement en HLM ; Bruno, ancien chef d'entreprise, aujourd'hui ruiné et divorcé ; David, père de trois enfants, qui est sorti de prison sans argent ni logement, etc.

A l'issue de la galerie de portraits, les auteurs de Papa, maman, la rue et moi constatent que le cliché du SDF seul au monde ne correspond pas - plus ? - à la réalité. Il a pourtant la vie dure, même dans les foyers d'accueil. « Environ la moitié des mères que nous abritons n'ont strictement rien à faire dans un hébergement de réinsertion : elles sont parfaitement autonomes et n'ont besoin que d'une maison, comme tout le monde », témoigne Catherine Fassy, directrice du foyer Eglantine. Concrètement, élever sa progéniture sans avoir un toit à soi nécessite d'innombrables qualités : l'adaptabilité pour gérer au mieux la vie de famille dans un squat sans eau courante, la discrétion demandée à ceux qui logent chez des amis, l'imagination requise pour occuper les enfants toute la journée quand l'hôtelier interdit que l'on joue hors de la chambre, le sens de la débrouille...

Le livre, clairement engagé sur la question, a le mérite de soulever quelques questions cruciales : quelles structures envisager pour préserver la vie de couple et de famille, quels espaces de transition vers le logement, quels moyens pour ce faire ?

Papa, maman, la rue et moi - Véronique Mougin et Pascal Bachelet - Ed. Pascal Bachelet - 29 €

CULTURE

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur