A la veille de la semaine pour l'emploi des personnes handicapées (du 16 au 22 novembre), le Comité national pour la promotion sociale des aveugles et des amblyopes (CNPSAA) (1) rappelle que les personnes qui souffrent d'une déficience visuelle « demeurent majoritairement exclues du monde du travail ». Ainsi, les estimations montrent que, sur les quelque 18 000 non-voyants âgés de 18 à 60 ans, seulement 7 000 ont une activité professionnelle (2), et leur taux de chômage « est bien supérieur aux 17 % constatés pour l'ensemble des personnes handicapées ».
Les facteurs qui freinent l'emploi de ces personnes sont de plusieurs ordres. Le Comité relève que la procédure pour l'obtention des aides au poste et le calcul des « unités bénéficiaires » qui permet de fixer la contribution d'une entreprise relative à son obligation d'emploi d'un travailleur handicapé ne sont pas favorables aux porteurs d'un handicap grave, dont les déficients visuels. Il condamne aussi le faible renouvellement de postes attribués aux aveugles, en particulier dans la fonction publique. Ainsi, au ministère des Finances, la promotion professionnelle est pour eux très difficile car il n'existe pas de sujets en braille lors des concours. Parmi les autres obstacles à l'emploi : le manque de formations professionnelles accessibles aux aveugles, les difficultés d'accès aux transports collectifs en zones rurales ou encore la sous exploitation des ressources technologiques permettant l'adaptation du poste de travail. Alors qu'une réforme de l'allocation aux adultes handicapés est prévue en 2010 (3), le CNPSAA souhaite qu'elle incite « fortement ceux qui le peuvent à travailler, en autorisant un certain cumul avec les revenus du travail ».
(1) CNPSAA : 5, rue Duroc - 75007 Paris -
(2) Parmi les professions les plus répandues chez les aveugles figurent les masseurs-kinésithérapeutes (1 500), les standardistes (1 200 postes) et les employés de bureau (1 300 postes). Les autres sont enseignants, travaillent dans le secteur informatique et le secteur associatif, quand le secteur protégé rassemble 800 personnes.