Près de un an après la profonde crise sociale qui a secoué les Antilles et la Réunion, s'est tenu, le 6 novembre à l'Elysée, le premier conseil interministériel de l'outre-mer. L'occasion pour Nicolas Sarkozy de procéder à plusieurs annonces, fruits des quatre mois de travail des « états généraux de l'outre-mer ».
Egrenant un long catalogue de mesures applicables sur plusieurs années et non chiffrées, le président de la République a notamment évoqué la lutte contre l'illettrisme, une priorité à ses yeux. Il a ainsi fait part de sa volonté de « réduire de moitié, en cinq ans, l'écart en matière d'illettrisme entre la métropole et l'outre-mer ». Un plan « avec des objectifs très volontaristes » sera pris dans cette optique, a-t-il indiqué, citant quelques exemples des mesures qu'il contiendra... sans pour autant rentrer dans le détail. Nicolas Sarkozy a ainsi promis « un renforcement de la lutte contre le décrochage scolaire par un suivi renforcé des élèves », sans donner plus de précisions. Il a également déclaré qu'il souhaitait une « scolarisation obligatoire, dès trois ans, de tous les enfants qui ne vivent pas en milieu francophone ». Des dispositions spécifiques devraient également être prises pour lutter contre l'illettrisme des adultes. Elles seront définies « dès 2010 en liaison avec les partenaires étatiques et locaux ». Des sous-préfets à la cohésion sociale et à la jeunesse seront nommés dans chaque département et à Mayotte, avec pour tâche principale de rendre effectives l'ensemble de ces annonces.
Autre thème abordé au cours du conseil interministériel : le logement. Nicolas Sarkozy a ainsi promis que l'Etat allait céder à titre gratuit ses terrains pour que des logements sociaux y soient construits. Quant aux terrains privés, le président de la République « souhaite que les opérateurs du logement social puissent, le cas échéant, se substituer aux communes dans le cofinancement des acquisitions foncières ». « Trop de projets sont bloqués faute de financement par des collectivités locales en difficultés budgétaires », a-t-il précisé.
Autre mesure, plus symbolique : nommée en juin en remplacement d'Yves Jégo, la secrétaire d'Etat à l'outre-mer, Marie-Luce Penchard, a été promue au rang de ministre chargée de l'outre-mer, rattachée toutefois au ministère de l'Intérieur (1). « Ce ministère doit avoir les moyens de fonctionner et un niveau de reconnaissance conforme aux défis qui sont ceux de l'outre-mer », a justifié Nicolas Sarkozy.
(1) Décret du 6 novembre 2009, J.O. du 7-11-09.