«Impulser un nouvel élan » en mettant notamment l'accent sur « de nouvelles initiatives sanitaires et médico-sociales pour mieux accompagner les personnes dans la vie pendant et après le cancer » ainsi que sur la réduction des inégalités sociales et territoriales face à cette maladie. Tels sont les objectifs du plan « cancer » 2009-2013 présenté le 2 novembre par le président de la République et financé à hauteur de 732 millions d'euros. Sa mise en oeuvre est confiée à un comité de pilotage interministériel, comme le préconisait le rapport « Grünfeld » remis en février dernier (1).
Le plan comporte cinq axes : recherche, observation, prévention et dépistage, soins et « vivre pendant et après un cancer ». Ce dernier axe vise à améliorer la qualité de vie pendant et après la maladie et à « combattre toute forme d'exclusion ». A ce titre, le plan entend renforcer l'accompagnement social personnalisé grâce au développement des hébergements et appartements thérapeutiques à proximité des lieux de prise en charge médicale et à l'élaboration d'un référentiel national de détection de la fragilité sociale et de la précarité. Il est également prévu de généraliser les actions d'évaluation sociale dans le cadre du dispositif d'annonce de la maladie, d'intégrer un volet social dans le programme personnalisé de soins, de proposer à chaque patient une consultation sociale en cours de traitement afin d'évaluer la mise en oeuvre de ce volet social et de préparer l'après-cancer, ou encore d'expérimenter un « programme personnalisé de l'après-cancer ».
Afin d'améliorer les réponses aux situations de handicap ou de perte d'autonomie transitoires ou définitives liées au cancer, des expérimentations seront menées dans les maisons départementales des personnes handicapées. Le plan entend également lever les obstacles à la réinsertion professionnelle et « faire entrer les personnes atteintes de cancer dans la liste des publics prioritaires pour bénéficier des prochains contrats aidés dans le cadre de l'extension du revenu de solidarité active ».
« Plus de 60 % des cancers [étant] curables », le plan prévoit par ailleurs « d'en tirer toutes les conséquences en matière d'affection de longue durée » (ALD). Des critères médicaux de sortie d'ALD devront être définis et des financements prévus lorsqu'une surveillance médicale régulière reste nécessaire. « Après la sortie, en cas de récidive, le patient serait bien sûr à nouveau admis en ALD » (2)
S'agissant de la convention AERAS (« s'assurer et emprunter avec un risque aggravé de santé »), qui arrive à son terme à la fin de l'année, Nicolas Sarkozy appelle ses signataires à la renouveler (3). Objectif : « repousser au maximum les limites de l'assurabilité pour élargir le plus possible l'accès à l'assurance emprunteur et aux crédits ».
(2) La sortie d'ALD est prévue par le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2010. Une mesure contre laquelle s'élève la Collectif interassociatif sur la santé (CISS) - Voir ASH n° 2627 du 9-10-09, p. 9 et ce numéro, p. 19.
(3) Rappelons que le CISS, dans un récent courrier adressé aux ministres de la Santé et de l'Economie, demande une renégociation de la convention AERAS qu'il ne souhaite pas reconduire en l'état - Voir ASH n° 2628 du 16-10-09, p. 21.