Les problèmes de santé au travail et les risques psychosociaux font l'objet d'une prise de conscience croissante des employeurs de l'économie sociale. Après le programme lancé dans l'aide à domicile par l'UNA (Union nationale de l'aide, des soins et des services au domicile) (1), l'Usgeres (Union des syndicats et groupements d'employeurs représentatifs dans l'économie sociale) publie, en partenariat avec Chorum (2), dix fiches destinées à aider les employeurs à prévenir de tels risques dans les structures, notamment les plus petites. Un outil inscrit dans la démarche de l'Usgeres sur la santé au travail (3).
Plusieurs fiches, consacrées à l'identification des risques spécifiques du secteur ont été réalisées à partir d'une étude documentaire sur les conditions de travail des professionnels relevant de la convention collective du 4 juin 1983, soit ceux exerçant dans les centres sociaux et socioculturels, les associations de développement local et les associations d'accueil de la petite enfance (4). Il apparaît que 5 % des salariés de ce secteur ont eu un accident du travail, soit un peu plus que la moyenne nationale tous secteurs d'activités confondus. Si le risque majeur est celui des contraintes physiques (chutes, troubles musculo-squelettiques...), l'étude met en avant les risques psychosociaux qui touchent la santé psychique des salariés (stress, mal-être, souffrance mentale...), aussi appelés « risques organisationnels » car liés à l'organisation du travail. Dans le secteur, ces risques sont favorisés, d'une part, par l'implication des professionnels, certains témoignant en effet d'un attachement affectif envers les personnes qu'ils accompagnent, et, d'autre part, par le manque d'autonomie et de moyens auxquels sont confrontées les associations : Les financements restent en effet « globalement faibles au regard du travail effectué » (insuffisance d'effectifs, de moyens matériels, de formation...). A cela s'ajoutent les horaires atypiques (travail le week-end, durée de travail variable d'une semaine ou d'un jour à l'autre...), qui peuvent aussi être à l'origine du mal-être.
Des pistes de réflexion sont proposées pour prévenir le stress, comme la mise en place de groupes d'échanges de pratiques ou la création de fiches de postes co-élaborées entre le salarié et le responsable, pour « une reconnaissance du travail exercé et une diminution des risques liés à l'octroi de tâches inédites pour le salarié ».
Parmi les autres risques pointés par l'étude, les accidents de voiture des professionnels ou les chutes sur la voie publique ainsi que les risques biologiques (infections, réactions allergiques suite à l'exposition à des agents biologiques...) sont les plus fréquents.
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(3) L'Usgeres vient d'ouvrir une négociation de quatre projets d'accords dans les 12 branches professionnelles qu'elle fédère. Il s'agit des métiers éducatifs et de l'animation socioculturelle et des métiers de la petite enfance.
(4) Publiée en juin 2009, l'étude est disponible sur