Dans un courrier du 13 octobre, l'Association des paralysés de France (APF) interpelle le chef de l'Etat sur le projet de loi de finances pour 2010 - dont l'examen a commencé à l'Assemblée nationale le 20 octobre (1). Elle se joint aux nombreuses critiques formulées sur l'imposition des indemnités journalières de sécurité sociale versées aux salariés victimes d'accidents du travail. Une mesure qui, si elle ne figure pas dans le projet de budget 2010, doit être introduite par un amendement présenté par Jean-François Copé, président du groupe UMP, avec le soutien du gouvernement. Ces indemnités ne doivent pas être considérées comme un « revenu de remplacement banal », puisqu'il s'agit de « la réparation du risque professionnel », estime l'association.
De même, elle dénonce à son tour la hausse du forfait hospitalier qui pénalisera en particulier les personnes handicapées, sujettes à des hospitalisations fréquentes. Pour les usagers des maisons d'accueil spécialisées, « une augmentation de deux euros de ce forfait entraînerait une dépense de près de 60 € par mois alors qu'ils n'ont le plus souvent que l'allocation aux adultes handicapés [AAH] pour vivre ». Par ailleurs, elle juge que la revalorisation de cette allocation de 25 % sur cinq ans, promise par Nicolas Sarkozy, reste insuffisante, puisqu'en 2012, son montant ne dépassera pas 776 € . Sans compter que cette augmentation ne s'applique pas aux autres bénéficiaires de prestations en lien avec le handicap ou la maladie, qui stagnent aussi sous le seuil de pauvreté.
Elle réitère en outre de précédentes demandes, comme la suppression des franchises médicales ou l'augmentation du plafond de la couverture maladie universelle complémentaire, afin de permettre aux titulaires de l'AAH ou d'un droit analogue d'invalidité, d'accident du travail ou de vieillesse d'en bénéficier. Autre cible de ses critiques, la taxe carbone qui risque de « peser lourdement » sur le budget des personnes handicapées.
Note positive cependant : l'association salue la création du futur comité interministériel sur les questions du handicap (2).