Les sommes mises à la charge des résidents d'établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) « atteignent des montants sensiblement supérieurs aux données couramment annoncées », révèle un récent rapport de l'inspection générale des affaires sociales (IGAS) (1) Notamment parce qu'elles ne s'arrêtent pas au seul tarif « hébergement » et incluent des dépenses diverses (produits de toilette, blanchissage des effets personnels, télévision...).
Ainsi, un montant mensuel de 1 500 € constitue une « sorte de minimum incompressible qui ne s'applique qu'aux personnes très attentives à limiter leurs dépenses et qui résident dans des établissements situés en milieu rural dont le terrain et la construction sont financièrement totalement amortis ». Fréquemment observée en milieu urbain, « la somme mensuelle de 2 900 € [...] ne correspond pas à des prestations particulièrement luxueuses », note le rapport. En moyenne, les sommes mises à la charge des résidents s'élèvent à 2 200 € . L'IGAS souligne toutefois le « caractère non statistiquement représentatif » au niveau national de « l'échantillon » des établissements enquêtés (2), l'objectif étant, « par des témoignages et constats locaux, d'étayer ou d'infirmer des opinions émises au niveau national ».
Dispositifs « hétérogènes » et « non articulés entre eux », les aides publiques dont peuvent bénéficier les résidents pour diminuer les coûts mis à leur charge (aides fiscales, aides au logement, aide sociale à l'hébergement) sont par ailleurs inefficaces, pointe l'IGAS. « En définitive, le ciblage insuffisant de la plupart de ces aides leur confère un caractère largement anti-redistributif. » Déplorant le « peu d'informations disponibles quant aux ressources mobilisées pour faire face aux coûts », le rapport souligne toutefois que les familles évitent « le plus souvent » de recourir à l'aide sociale, notamment en raison de la perspective de récupération sur succession.
Enfin, le rapport fournit « quelques éléments de réponse » pour alléger les coûts mis à la charge des résidents. Ainsi, le contenu des trois sections tarifaires des établissements pourrait être « revisité » pour réduire le tarif « hébergement ». L'IGAS évoque également « plusieurs hypothèses d'allégement des coûts » telles que « la création d'un nouveau type d'EHPAD proposant des prestations moins coûteuses ». Ainsi, la standardisation de la construction des bâtiments, la réduction de la surface des chambres, l'abaissement du niveau des normes et la diminution du nombre des agents non affectés au lit du résident sont des pistes « envisageables, sans ouvrir de vraies perspectives à court terme ».
(1) Etat des lieux relatif à la composition des coûts mis à la charge des résidents des établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) - IGAS - Août 2009 - Disponible sur
(2) Les données ont été recueillies dans quatre départements (Creuse, Gironde, Paris, Haut-Rhin) et 20 établissements, dont quelques unités de soins de longue durée.