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Plan pour la jeunesse : nouvelles critiques

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Après les annonces par Nicolas Sarkozy en faveur de la jeunesse, de nouvelles voix s'élèvent sur les « oublis » de ce plan d'action (1). Premier grief, l'extension du revenu de solidarité active (RSA) aux seuls jeunes de moins de 25 ans ayant travaillé deux ans au cours des trois dernières années. Or « ce dispositif de soutien à l'insertion et à l'emploi doit s'adresser à toutes les personnes se trouvant dans la même situation sociale, sans discrimination aucune », défend Claudy Lebreton, président de l'Assemblée des départements de France (ADF), qui s'étonne « qu'une fois de plus », le gouvernement n'ait pas jugé utile de consulter les départements, pourtant pilotes dans la mise en oeuvre de l'allocation. Le président « s'engage à prendre la situation financière des jeunes en considération, pour immédiatement en limiter l'application ! », renchérit Jacques Auxiette, président du conseil régional des Pays-de-la-Loire, président de la commission « éducation » de l'Association des régions de France et organisateur des rencontres « Jeunesses en régions » (2). Le Synami (Syndicat national des métiers de l'insertion)-CFDT dénonce également les conditions d'accès « drastiques » au RSA « jeune actif », quand on sait que « temps partiels, CDD et intérim constituent l'essentiel des contrats de travail que trouvent les jeunes pas ou peu qualifiés ». Jacques Auxiette, tout comme le Synami-CFDT, renouvelle sa demande de créer une allocation « permettant une réelle autonomie financière des jeunes ».

Le deuxième regret concerne le logement. Pour l'Union nationale pour l'habitat des jeunes (UNHAJ), bien que le « livre vert » pour la jeunesse ait formulé de nombreuses préconisations en la matière, « rien n'a été dit sur la nécessité d'augmenter l'offre de logements adaptés et accessibles aux jeunes, rien n'a été dit sur le besoin d'améliorer leur solvabilisation, rien n'a été dit sur le soutien aux politiques d'habitat des jeunes développées sur les territoires par de nombreux acteurs ». Or leur situation vis-à-vis du logement s'est aggravée avec la crise économique et sociale. Le Cnajep (Comité pour les relations nationales et internationales des associations de jeunesse et d'éducation populaire) espère, quant à lui, que la problématique du logement sera prise en compte « par la suite ».

Concernant les volets « scolarité-formation », si la Fondation d'Auteuil salue la volonté de réformer de fond en comble le système d'orientation et d'intensifier la lutte contre le décrochage, le SNES (Syndicat national des enseignants du second degré)-FSU critique, au contraire, ces mesures qui « réduisent l'orientation scolaire à la préparation à l'insertion ». Enfin, la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE) déplore l'oubli des étudiants des filières sanitaires et sociales. Exclus des bourses des CROUS depuis la loi de décentralisation de 2004, ils ne pourront pas bénéficier du dixième mois de bourse accordé. « Avec ce système, les étudiants en formations sanitaires et sociales toucheront 18 % de moins que leurs homologues universitaires. »

Par ailleurs, le Synami-CFDT estime les 40 millions d'euros alloués aux missions locales « insuffisants pour développer à grande échelle des nouvelles missions et un accompagnement renforcé des jeunes ». De même, l'accent mis sur le contrat d'insertion dans la vie sociale (80 millions d'euros) laisse de nombreuses questions en suspens : « Combien de nouveaux jeunes pourront en bénéficier ?, interroge le syndicat. Une part de cette dotation sera-t-elle dévolue au renforcement des moyens humains d'accompagnement ? »

Quant à la somme totale consacrée à ces mesures, estimée par Nicolas Sarkozy à 460 millions d'euros, « suffira-t-elle à couvrir l'ensemble des dispositions annoncées ? », s'interroge le Cnajep, émettant des réserves sur les modalités de mise en oeuvre du plan. Même méfiance du côté de l'ADF, qui souligne le « flou » du financement. Si le gouvernement table sur le projet de loi de finances et de financement de la sécurité sociale pour 2010, pour les années suivantes, il ne fait qu'évoquer « une réflexion sur des mesures de financement pérennes ».

Notes

(1) Voir ASH n° 2626 du 2-10-09, p. 20.

(2) Organisées les 19 et 20 mars dernier à Nantes - www.jeunessesenregions.fr.

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