Recevoir la newsletter

Pour un bon usage de l'informatique dans l'action sociale : les recommandations du CSTS

Article réservé aux abonnés

«Le travail social ne peut s'inscrire dans une logique informatique de réponses formatées ni dans une logique mécanique de relevé de signalements nominatifs », souligne la commission éthique et déontologique du Conseil supérieur du travail social (CSTS) dans un avis qu'elle a récemment consacré à l'influence de l'outil informatique sur les pratiques de l'action sociale. Après en avoir décliné les avantages et les inconvénients, l'instance formule un certain nombre de principes devant guider les travailleurs sociaux dans l'« usage responsable » et « inéluctable » de cet outil.

Certes, reconnaît le CSTS, l'outil informatique possède une « utilité sociale » en ce qu'il favorise un accès rapide aux droits, une meilleure information et un traitement égalitaire des citoyens. Toutefois, son utilisation fait peser un « risque sérieux sur la confidentialité des données et sur la protection des libertés individuelles ». Par exemple, souligne l'instance, « l'existence de grilles de saisie peut entraîner une approche standard ». En outre, poursuit-elle, le recueil d'informations nécessite d'informer les usagers et de suivre des procédures liées au respect de la vie privée dans le cas de l'intervention sociale ou au respect de textes législatifs dans le cadre de l'information d'observatoires. Or « la banalisation de l'outil informatique entraîne des négligences qui peuvent aller jusqu'au non-respect de ces contrôles préalables et des règles juridiques ». Pour le conseil, « il y a aussi le danger de constituer des banques de données dont on ne peut préjuger de l'usage ultérieur : un «fichage» de la population accroît [notamment] l'illusoire prédictibilité des comportements et des parcours ». Autre critique : l'informatique tend à imposer « sa propre logique de découpage des tâches (selon des critères d'efficacité et d'utilité immédiate) sans jamais pouvoir prendre en compte la totalité, voire la complexité, de la démarche de l'intervention sociale ».

Dans ce cadre, estime le CSTS, la protection des données nécessite « une analyse et une vigilance constantes ». Ainsi, « seule l'information potentiellement utile pour l'usager est à demander » et « le partage de cette information entre professionnels habilités ne doit concerner que ce qui est nécessaire et suffisant ». « Il ne faut pas confondre excès et pertinence de l'information », insiste-t-il. D'autant que ces problématiques posent aussi la question du secret professionnel. Par ailleurs, l'instance considère que la « distanciation nécessaire du professionnel ne peut venir qu'après la réappropriation du sens et de la maîtrise de l'outil ». Aussi suggère-t-elle de veiller à la formation des cadres de l'action sociale susceptibles de mettre en oeuvre ou de gérer des systèmes d'information des services sociaux. Les objectifs étant, d'une part, qu'ils soient en mesure d'indiquer les difficultés rencontrées et de poser la question des finalités et, d'autre part, de formuler des propositions pouvant aller jusqu'à la modification de l'information demandée.

Disponible dans la docuthèque, rubrique « infos pratiques », sur www.ash.tm.fr}

[Avis paru au J.O. du 27-09-09]

Dans les textes

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur