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Un drame ravive les critiques sur les méthodes de la direction de la PJJ

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C'est un passage à l'acte que les syndicats de salariés de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) ont, au-delà de l'émotion suscitée, rattaché au contexte de restructurations et de réformes engagées par cette administration. La directrice départementale de la protection judiciaire de la jeunesse de Paris a, le 15 septembre, tenté de mettre fin à ses jours sur son lieu de travail, par défenestration. Pour le Syndicat national des personnels de l'éducation et du social (SNPES)-PJJ-FSU, l'événement « intervient dans un climat particulièrement oppressant » en raison d'objectifs découlant à la fois de la révision générale des politiques publiques, du projet stratégique national, qui recentre la PJJ sur l'activité pénale, et de la loi organique relative aux lois de finances. « Le contexte institutionnel, succession de bouleversements profonds mis en oeuvre dans le cadre de la réforme de l'Etat, pèse sur l'ensemble des personnels », souligne également l'UNSA-Syndicat de la protection judiciaire de la jeunesse (SPJJ). Cette organisation avait déjà, le 28 novembre dernier, publié une lettre ouverte sur la fonction de direction à la PJJ, évoquant une « absence d'élaboration collective des projets » et « une sous-estimation de la fonction d'animation pédagogique au profit d'un travail de gestion ».

Le lien entre ce geste désespéré et l'environnement institutionnel est confirmé par Michelle Henry, élue au SNPES et amie proche de la directrice départementale, selon qui cette dernière est informée des initiatives syndicales. Elle évoque une femme « solide, qui aime son administration et y est impliquée » et « un trop plein » face aux mesures qu'elle devait mettre en oeuvre, à « la vitesse des restructurations et des réformes », ainsi qu'au « manque d'espace de concertation et de parole ». Même si l'administration centrale ne se prononcera qu'à partir de la version de la personne concernée, « les conditions dans lesquelles l'acte a été posé nous renvoient à une problématique professionnelle forte », a déclaré aux syndicats Philippe-Pierre Cabourdin, le directeur de la PJJ, le 21 septembre. La mise en oeuvre du projet stratégique national de la PJJ d'ici à 2011, a-t-il précisé, ne doit pas empêcher l'administration et les directeurs interrégionaux de prendre en compte les contraintes et caractéristiques territoriales dans sa mise en oeuvre. Aussi a-t-il proposé « d'engager dans le cours de ce trimestre, au niveau de chaque inter-région, une réflexion sur les rythmes d'application et de mise en oeuvre des décisions déjà prises ou encore à prendre ». Annulé à la demande des syndicats, le comité technique paritaire central du 21 septembre, qui devait examiner la réorganisation territoriale de la PJJ, a été reporté à la mi-octobre. « Dès aujourd'hui, nous mettons à l'étude des mesures pour prévenir de tels actes », a assuré le directeur de la PJJ.

Le SNPES, qui dénonce notamment la fermeture de structures éducatives et la réorganisation territoriale de l'administration, (neuf directions interrégionales sont créées à la place des 15 directions régionales), réclame quant à lui « la suspension des orientations actuelles », du « démantèlement à marche forcée des services » et des « pressions à tous les niveaux ». Sa délégation régionale a également demandé à la direction interrégionale d'Ile-de-France et d'outre-mer de la PJJ « d'expliquer sur quels bilans pédagogiques [l'administration] s'appuie pour décider des fermetures de services éducatifs ». L'UNSA-PJJ exhorte, pour sa part, la direction à « revoir ses méthodes tant dans son management qu'en matière de dialogue social ».

Le nombre d'établissements de placement éducatif passera de 120 en 2008 à 100 en 2011, pour un nombre de places passant de 1 165 à 1 167, selon les données de la DPJJ. Sur ces trois ans, 350 équivalents temps plein travaillés doivent être supprimés dans les directions interrégionales, territoriales, à l'administration centrale et à l'Ecole nationale de la PJJ. Le recentrage sur l'activité pénale et la mise en place des activités de jour doivent se traduire par le redéploiement de 800 postes dans les fonctions éducatives.

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