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Destruction de la « jungle » de Calais : « une fausse solution »

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L'opération de démantèlement de la « jungle » de Calais a été menée en moins de deux heures le 22 septembre au petit matin. 276 étrangers en situation irrégulière ont été interpellés. Prévue depuis avril par le ministre de l'Immigration, Eric Besson (1), la fermeture de ces campements de migrants clandestins, annoncée comme imminente la semaine dernière, n'a surpris personne. Selon les associations, nombre des migrants auraient d'ailleurs quitté les lieux ces dernières semaines, fuyant les menaces policières vers la Belgique ou la Hollande. Ils n'étaient plus, en début de semaine, que 250 dans la « jungle », contre 700 à 800 avant l'été.

Alors qu'Eric Besson justifiait la nécessité de cette fermeture, par « une remontée très forte de la délinquance dans le Calaisis », les associations dénoncent « une opération de communication » qui « ne réglera en rien le problème de fond ». « Une fausse solution, qui ne fait qu'aggraver la situation des migrants », selon les termes de la déclaration commune d'une vingtaine d'organisation (dont la Cimade, le GISTI, la CFDA...). Quant à l'autre objectif du ministre, démanteler les filières clandestines, la Ligue des droits de l'Homme, objecte que l'annonce de l'opération « a largement donné le temps aux passeurs de disparaître ».

Que vont devenir les personnes arrêtées ?

Les 135 mineurs isolés doivent être placés en « centres d'hébergement spécialisés », a déclaré Eric Besson. De fait, 50 ont été accueillis, dès le lendemain, dans un centre d'accueil de Vitry-sur-Orne (Moselle). Quant aux adultes, ils ont été transférés vers des centres de rétention du sud de la France. Le ministre a indiqué que leur situation serait examinée « individuellement », et que le dépôt d'une demande d'asile ou une aide au retour volontaire leur seraient proposés. Reste que, pour les associations, le règlement européen Dublin II, qui renvoie l'examen de la demande d'asile à l'Etat membre ayant facilité l'entrée de l'étranger dans l'Union européenne, rend impossible l'aboutissement d'un grand nombre de requêtes. Ainsi, selon France terre d'asile, depuis mai dernier, sur les 170 personnes qui ont déposé une demande à la sous-préfecture de Calais, 50 se sont vu délivrer une autorisation provisoire de séjour et ont pu accéder à un centre d'accueil pour demandeurs d'asile (CADA), 74 relèvent du règlement de Dublin II et les autres n'ont pu être enregistrées faute d'empreintes digitales lisibles - les personnes ayant brûlé leurs doigts pour, justement, échapper au renvoi prévu par le règlement de Dublin.

Notes

(1) Voir ASH n° 2607 du 1-05-09, p. 19 et 25.

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