Entre septembre 2008 et juin 2009, l'atelier d'écriture de la maison d'arrêt de Colmar a aidé une dizaine de détenus à accoucher de mots, de pensées et de sentiments, sans contraintes ni jugements. Ils ont pris la plume pour écrire - ou ont dicté à une main amie - des lettres, des poèmes, des anecdotes, aujourd'hui réunis dans Derrière les murs, des êtres humains. Outre les textes, l'ouvrage rassemble une vingtaine de clichés en noir et blanc pris par le photographe Jean-Marc Hédouin à la maison d'arrêt, ainsi que des dessins réalisés au cours de l'atelier d'arts plastiques. Parmi les textes, quelques-uns sont anonymes, d'autres sont signés à plusieurs mains. Certains détenus parlent d'amour, beaucoup de leurs enfants ou de leurs parents, aucun n'évite de parler de la vie en prison : « Etre enfermé ici provoque chez moi un sentiment de claustrophobie, un besoin de sortir ! Je m'ennuie terriblement à ne rien faire derrière ces murs. La prison est dure, mais la gamelle est sûre ! », s'amuse Alexandre T. dans un texte qu'il a appelé Délinquance, tandis qu'Olivier H. écrit dans son poème Les barreaux : « Derrière les barreaux, c'est comme un voyage en enfer/ L'enfer sur terre/ Heureusement éphémère. » D'autres font part de leurs rêves de liberté : « En fermant les yeux, je prends mon envol, d'un seul pied, loin de ces horribles barreaux qui voudraient faire barrage aux rayons lumineux prêts à éclairer ma sombre cellule. Je me vois courir sur la plage, le sable doux et chaud sous les pieds », rêve Samuel G.
Marguerite Rodenstein, l'animatrice bénévole de l'atelier d'écriture, souligne : « Peu importe que ce qui s'écrit soit réel ou fantasmé, l'essentiel est que le détenu trouve dans l'écriture les vertus de la confiance, de l'échange et de la confidence. » Selon elle, ce recueil est surtout un témoignage pour montrer au grand public la manière dont les sanctions sont exécutées dans nos prisons.
Derrière les murs, des êtres humains - Association Espoir - 78 a, avenue de la République - 68025 Colmar -