LIVRE

PLACEMENT... À DOMICILE. Initiés dans les années 1970 en réaction aux institutions traditionnelles de placement, les lieux de vie et d'accueil ont renouvelé les modes de prise en charge des enfants, sans remettre en question le principe de la séparation d'avec leurs parents. C'est précisément cette « logique ségrégative » que battent en brèche les dispositifs innovants qui se multiplient depuis une vingtaine d'années dans le champ de la protection de l'enfance, commente Dominique Fablet, chercheur en sciences de l'éducation, coordonnateur de cet ouvrage collectif. Rompant avec l'alternative tout domicile (AED ou AEMO) ou tout placement (résidentiel ou familial), les nouvelles modalités d'intervention socio-éducative promeuvent des pratiques de co-éducation avec les parents, comme l'explique Pascale Breugnot, auteure d'une recherche sur ces innovations, effectuée pour l'Observatoire national de l'enfance en danger (ONED). Il s'agit de « faire avec, être avec » le groupe familial, démarche qui n'exclut pas la possibilité d'un accueil de l'enfant à temps partiel, voire d'un placement de l'intéressé dans sa famille. Mesure qui consiste à confier l'enfant à un service éducatif en autorisant son hébergement au domicile des parents, ce « placement sans déplacement » implique que les éducateurs sachent « naviguer dans des postures professionnelles alliant contrôle et confiance », analyse la psychologue Catherine Sellenet.