A chaque rentrée, sa mesure d'économie. Après les franchises médicales en septembre 2007, la menace d'une baisse du remboursement de certains médicaments destinés aux personnes en affection de longue durée (ALD) en 2008 - finalement abandonnée (1) -, la hausse du forfait hospitalier dû par le patient (2) est aujourd'hui évoquée par le gouvernement. Révélée le 6 septembre par le Journal du dimanche (JDD), qui cite « une note qui circule entre Bercy et le ministère de la Santé », son augmentation de 4 € par jour, serait une « piste de travail » à l'approche du débat au Parlement du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2010. La nouvelle a fait bondir associations et syndicats, d'autant qu'une autre piste était également évoquée par le JDD, celle de baisser de 15 % le taux de remboursement de certains médicaments. Les organisations condamnent unanimement ces orientations qui, précise la FNATH (L'association des accidentés de la vie), « portent une fois de plus sur les malades » et « risquent d'aggraver encore les difficultés d'accès aux soins ». Quant au Collectif interassociatif sur la santé (CISS), il dénonce plus généralement « le travail de sape de la couverture solidaire créée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale ». Le Collectif propose, comme l'UNAF (Union nationale des associations familiales), de lancer un « Grenelle de la couverture maladie et dépendance », pour une réflexion collective sur le sujet.
A l'Association des paralysés de France (APF), on relève que la hausse du forfait hospitalier est envisagée sans tenir compte « des conditions de vie des personnes les plus vulnérables », parmi lesquelles les personnes handicapées. De son côté, le GRATH (Groupe de réflexion et réseau pour l'accueil temporaire des personnes en situation de handicap) craint que cette hausse du forfait ne fasse monter en flèche la participation financière des adultes handicapés accueillis temporairement, participation dont le plafond correspond au montant dudit forfait hospitalier.
(2) Le forfait hospitalier est actuellement de 16 par jour. Les bénéficiaires de la CMU, les enfants handicapés, les femmes en fin de grossesse ou venant d'accoucher ainsi que les victimes du travail ne le paient pas.