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L'Unccas propose une autre grille de lecture de la pauvreté

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Après un an de travail avec le bureau d'études Compas (1), l'Union nationale des centres communaux et intercommunaux d'action sociale (Unccas) (2) a, le 8 septembre, présenté un guide visant à proposer de « nouveaux indicateurs pour une meilleure connaissance locale de la pauvreté ». « Le temps est venu de mettre en cohérence les indicateurs nationaux avec une démarche «ascendante» d'observation des territoires », a expliqué Daniel Zielinski, délégué général de l'union. Objectifs de cet « outil d'aide à la décision » : mettre en évidence une série d'indicateurs de la pauvreté autres que monétaires, proposer localement des outils d'expérimentation et favoriser leur appropriation par les acteurs sociaux.

Le premier volet de la démarche repose sur une analyse statistique réalisée dans trois départements (le Puy-de-Dôme, la Gironde, le Val-d'Oise) pour identifier les indicateurs non monétaires de la pauvreté liés à l'environnement des territoires. Quinze types de profils socio-économiques et socio-démographiques ont été retenus, avant d'être corrélés aux indices de revenu. La méthode permet d'observer les différentes formes de pauvreté : en milieu rural, liée au vieillissement de la population et à la faiblesse des revenus de la retraite, elle ne revêt par exemple pas la même forme que celle liée à la situation économique des territoires, expliquent les auteurs.

Deuxième volet de la démarche : une enquête réalisée auprès des intervenants sociaux et des usagers des CCAS (respectivement 225 et 136 répondants). Très majoritairement, ces derniers « sont pauvres monétairement. Pourtant, nous constatons des hiatus entre la norme de pauvreté retenue par l'INSEE [Institut national de la statistique et des études économiques] et la perception qu'ont les personnes de leur situation : certaines peuvent être pauvres monétairement sans pour autant se percevoir comme pauvres », et inversement. Ainsi, 14 % des enquêtés pauvres ne se définissent pas comme tels. Deux hypothèses permettent d'expliquer ce décalage, selon Marc Le Gallo, du bureau d'études Compas : « L'idée d'une pauvreté transitoire ou naturelle », par exemple, quand on est jeune ou quand le montant du reste à vivre est relativement important, notamment lorsqu'il n'y a pas de loyer à payer.

Alors que les intervenants sociaux décrivent l'état de pauvreté plutôt par les manques (de logement, d'emploi...) et l'absence d'« adjuvants » (inscription dans les réseaux sociaux, soutiens familiaux), les usagers insistent sur les tensions entre les priorités (manger suffisamment, rester mobile, se loger, se soigner) et leurs restrictions. La diminution du reste à vivre, les accidents de la vie ou les discriminations constituent à leurs yeux des « explications rationnelles » des processus de précarisation. L'étude permet au final de faire émerger une batterie d'« indicateurs connexes et périphériques de mesure et de suivi de la pauvreté », tout en soulignant que « c'est souvent la conjonction de sens de plusieurs indicateurs non-monétaires qui donnera à une veille sur les questions de pauvreté toute sa pertinence ».

Notes

(1) En partenariat avec la délégation interministérielle à l'innovation, à l'expérimentation sociale et à l'économie sociale et le Haut Commissariat aux solidarités actives contre la pauvreté.

(2) Unccas : Villa Souchet - 105, avenue Gambetta - BP 3 - 75960 Paris cedex 20 - Tél. 01 53 19 85 50 - 19,50 - Téléchargeable sur www.unccas.org.

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