Accompagner la mise en place des politiques publiques, mais sans oublier le sens de l'action sociale départementale et du travail social. Dans un contexte budgétaire tendu et d'empilement de réformes, l'Association nationale des cadres de l'action sociale des départements (Ancasd) (1), restée discrète depuis sa création il y a presque dix ans, entend peser davantage dans le débat public. « Notre participation aux groupes de travail de la direction générale de l'action sociale sur la réforme de la protection juridique des majeurs nous a fait toucher du doigt que nous avions une parole à faire passer », explique son président, Marc Revault. Aujourd'hui forte de 70 adhérents (conseillers techniques départementaux ou sous-directeurs territoriaux), représentant autant de départements, en prise à la fois avec les élus et le terrain, l'association revendique un rôle de « caisse de résonance », de vigie sur l'évolution des dispositifs, leurs modalités de mise en oeuvre et leurs impacts, et de force de propositions.
Outre la question de l'avenir du travail social généraliste dans les départements, objet d'un colloque organisé en janvier dernier avec le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) (2), partenaire avec lequel elle compte concevoir des dispositifs de formation, ses motifs de préoccupation ne manquent pas. Parmi eux, la mise en oeuvre du revenu de solidarité active (RSA), à l'ordre du jour de sa prochaine réunion plénière, les 1er et 2 octobre. Quelle place, par exemple, pour l'accompagnement social dans le cadre de la mise en oeuvre du dispositif, dont la priorité est le retour à l'emploi ? Quel rôle donné aux usagers, dans les équipes pluridisciplinaires installées dans les départements ? « Au-delà, cette question renvoie à la mise en place des démarches participatives et aux nouvelles postures du travailleur social face à l'usager », explique Marc Revault.
Autre sujet, non moins sensible : la gratification des stages des étudiants en travail social. « Alors que certaines institutions attendent un retour sur investissement, il faudra veiller à ne pas dénaturer cette période de la formation et à conserver le rôle du terrain de stage comme site qualifiant. »
A l'heure où s'exprime le malaise des travailleurs sociaux, l'Ancasd parviendra-t-elle à réconcilier le discours administratif et les postures professionnelles ? « Il s'agit de chercher où sont les enjeux, les marges de manoeuvre, les choix à opérer, et au nom de quelles valeurs », affirme Cristelle Martin, vice-présidente de l'association. Marc Revault défend également une position de « militant dynamique » : « Conserver le sens du travail social nécessite de faire évoluer ses pratiques et son organisation. »
Autant de réflexions que les adhérents souhaitent partager avec les professionnels, les pouvoirs publics, mais aussi leurs directeurs et élus respectifs, « très en attente de savoir ce qui se passe dans les autres départements », précise Cristelle Martin.
(1) Contact :
(2) Ses actes, destinés à servir de support de réflexion dans les départements, sont disponibles sur