A la suite des incidents entre les jeunes des quartiers réputés difficiles et les forces de l'ordre qui ont émaillé l'Hexagone cet été, le gouvernement a voulu, pour sa rentrée, afficher sa volonté de renouer le dialogue entre la jeunesse et la police. Accompagné du ministre de la Solidarité, Xavier Darcos, de la secrétaire d'Etat chargée de la politique de la ville, Fadela Amara, et du Haut Commissaire à la jeunesse, Martin Hirsch, le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, a ainsi réuni le 31 août autour d'une même table les principaux représentants des forces de sécurité et une vingtaine d'associations, parmi lesquelles SOS Racisme, la Fédération Léo-Lagrange, la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale, la Jeunesse ouvrière chrétienne et le Comité pour les relations nationales et internationales des associations de jeunesse et d'éducation populaire (sur la réaction du délégué général du Cnajep, voir ce numéro, page 24).
« L'objectif de cette première rencontre était d'identifier les éléments qui doivent nous permettre d'organiser notre travail dans les mois à venir », a indiqué le pensionnaire de la Place Beauvau. Il a ainsi été décidé de constituer cinq groupes de travail.
Le premier, intitulé « territoires, comportements et pratiques professionnelles » aura pour objectif « d'identifier, selon les territoires et les situations, les pratiques professionnelles qui favoriseront l'apaisement ». Le groupe « construire un nouveau respect réciproque » devra oeuvrer au rétablissement de la confiance entre les jeunes et les policiers. Un troisième groupe - baptisé « ordre, autorité, sécurité » - doit permettre de confronter les notions d'autorité et de sécurité véhiculées par les jeunes et les forces de l'ordre. « On ne respecte que ce que l'on comprend », a expliqué Brice Hortefeux. Le groupe « égalité des chances, promotion de la diversité » devra quant à lui réfléchir à l'intégration des jeunes des quartiers sensibles au sein des forces de sécurité. Enfin, le groupe « dialogue en situation de crise » cherchera comment éviter la propagation de rumeurs lorsqu'un événement dramatique impliquant des jeunes et des forces de l'ordre survient dans un quartier sensible.
Ces travaux, dont la coordination a été confiée à l'inspecteur général de l'administration Didier Chabrol, seront ouverts aux associations présentes à la réunion ainsi qu'à toutes celles qui le souhaiteront, aux élus et aux responsables d'organisations syndicales ou représentatives du personnel des forces de l'ordre. Le ministre a donné rendez-vous « au début février 2010 » afin de tirer un premier bilan et de « prendre collectivement des premières décisions concrètes ».
Brice Hortefeux a par ailleurs annoncé la création dès à présent d'une « équipe de conciliation » composée « d'une personnalité indépendante, d'un psychologue, d'un communicant et d'un haut fonctionnaire ». Sa mission sera « d'intervenir ponctuellement sur le terrain en vue de désamorcer les situations susceptibles de s'embraser », a-t-il expliqué sans donner plus de précisions.