Les propositions de la garde des Sceaux concernant la prévention du suicide en milieu carcéral continuent à faire couler beaucoup d'encre parmi les syndicats (1). Au lieu de « déterrer quelques mesures pour espérer ralentir l'augmentation des suicides », le gouvernement devrait, demande l'UGSP (Union générale des syndicats pénitentiaires)-CGT, ouvrir un débat sur la place de la prison dans notre société afin d'aborder notamment les questions de surpopulation carcérale ou encore la place des surveillants.
Le Snepap (Syndicat national de l'ensemble des personnels de l'administration pénitentiaire)-FSU doute également que les « mesures techniques » annoncées par Michèle Alliot-Marie puissent régler le problème du malaise dans les prisons alors même que « la question de fond, celle de la réponse à apporter aux auteurs d'infractions et du sens de la peine, reste pendante ». Le syndicat demande au gouvernement et aux députés travaillant sur le projet de loi pénitentiaire d'élaborer une politique pénale « introduisant de manière plus large l'automaticité des aménagements de peine, faisant entrer les dispositifs de droit commun de façon plus systématique en détention, diminuant les jours de placement en quartier disciplinaire à un maximum de 20 jours, ou encore limitant le recours à la comparution immédiate avec mandat de dépôt (qui favorise les courtes peines d'emprisonnement ferme)... » Autant de réformes qui permettraient de réduire les risques de traumatismes liés à l'enfermement et, par incidence, de diminuer le nombre de suicides en prison.
La CGT appelle d'ailleurs l'ensemble des personnels pénitentiaires à se mobiliser en septembre à l'occasion de l'examen du projet de loi par l'Assemblée nationale.