Le Comede lance un appel à soutien

Le Comede (Comité médical pour les exilés) (1) traverse une grave crise financière, à tel point que l'ensemble des ses activités se trouve aujourd'hui menacé, s'inquiètent Didier Fassin et Arnaud Veïsse, respectivement président et directeur du comité. Dans un appel, ils font état d'un allongement des délais de versement (jusqu'à deux ans de retard), voire d'une baisse, de plusieurs subventions nationales (direction générale de la santé, Agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances, Institut national de prévention et d'éducation pour la santé...) et internationales (Fonds européen pour les réfugiés et Fonds de contributions volontaires des Nations unies pour les victimes de la torture), qui contribuent à 95 % de son fonctionnement. D'où un découvert bancaire quasi continu (dix mois en 2008) qui mobilise entièrement les fonds propres de l'association et entrave la mise en place d'actions pour accueillir, soigner et soutenir les primo-arrivants. Faute de ressources suffisantes, le budget 2009 a ainsi dû être revu à la baisse.

Alors qu'à ses prémices, il y a 30 ans, le Comede n'était qu'un dispensaire médico-social, ses activités se sont élargies en raison des besoins croissants des exilés. En 2008, le budget de 1,3 million d'euros a permis aux 36 salariés du Comede d'assurer 13 000 consultations gratuites au centre médico psycho-social de l'hôpital du Kremlin-Bicêtre (AP-HP) et à l'Espace santé-droit d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). « Les demandes en médecine générale, en soins infirmiers, en psychothérapie et en conseils socio-juridiques sont de plus en plus importantes et de plus en plus complexes », affirme Emilie Biare, directrice adjointe du Comede, qui affirme que les professionnels sont constamment obligés de « refuser des personnes ». L'association a dû suspendre la parution du trimestriel Maux d'exil et sollicite aujourd'hui la générosité du public dans l'espoir de collecter 25 000 € (2). « Du fait de notre manque de visibilité, nous n'avions, jusque-là, jamais fait appel aux dons privés. Aujourd'hui, pour éviter d'avoir à licencier ou à supprimer certaines de nosactivités, nous nous sommes rendu compte qu'il fallait trouver de nouvelles sources de financements », commente Emilie Biare.