Jeunes handicapés : des vacances comme les autres ?

Contrairement aux idées reçues, les jeunes handicapés partent autant en vacances que les autres enfants. Mais pas dans les mêmes conditions. C'est ce que mettent en avant deux études, l'une menée par la Jeunesse en plein air (1), l'autre par l'Observatoire des vacances et des loisirs des enfants et des jeunes (OVLEJ) (2). Si la première, effectuée par des étudiantes en psychologie, interroge à la fois les enfants et les parents sur leurs représentations des vacances et des loisirs, la seconde, qui s'appuie sur les données issues de l'enquête permanente sur les conditions de vie des ménages réalisée par l'INSEE, fait de nombreuses comparaisons entre les jeunes handicapés et les autres jeunes : ont-ils accès aux mêmes pratiques, dans quelle mesure le handicap constitue-t-il un obstacle ?...

Des deux enquêtes, il ressort que les jeunes handicapés ont globalement les mêmes aspirations que les autres enfants: les vacances sont pour eux l'occasion d'une rupture d'avec le quotidien ; elles permettent d'avoir des activités pour se détendre et de se faire de nouveaux amis. Ils partent le plus souvent en « colo » : soit en séjour adapté accueillant uniquement des mineurs handicapés, soit en séjour ordinaire en intégration. Si les séjours collectifs sont privilégiés, c'est davantage parce que les enfants y bénéficient d'une bonne prise en charge que par choix. Les vacances en famille sont, quant à elles, minoritaires, même si le fait de quitter sa famille est vécu comme « difficile » pour deux tiers des enfants interrogés, quels que soient leur âge et leur handicap.

Les études concluent que cette population est en situation de « désavantage social » par rapport aux pratiques et aux modes de participation aux activités liées au temps libre observées chez leurs pairs. A la question « Qu'est-ce qui pourrait être amélioré en centre de vacances collectives ? », les parents des jeunes handicapés répondent « les tarifs, l'accessibilité à tous les handicaps, les aides financières, la formation des équipes et enfin l'adaptation des activités pour faciliter l'intégration des enfants ». Il y a donc du pain sur la planche pour offrir à ces enfants les mêmes vacances que les autres.