L'INTIMITÉ DE L'USAGER, cette évidence, reconnue comme un droit par la loi 2002-2, ne va pourtant pas de soi. Que signifie-t-elle pour une personne très lourdement handicapée nécessitant un accompagnement constant ? Comment définir ses frontières au sein de l'institution ou dans l'intervention à domicile ? Quelle « bonne distance » à tenir pour l'éducateur, qui agit avec son mandat, mais aussi avec une part de son intimité ? Les cahiers de l'Actif confronte ce droit inaliénable à la réalité du terrain, notamment à ses « miniviolations », et invite à une réflexion sur les repères éthiques et déontologiques susceptibles de baliser les pratiques.
LES « LAÏCITÉS PROFESSIONNELLES » - celles mises en oeuvre dans les pratiques du travail social - sont mises en tension au moment où la question identitaire s'impose dans le débat public, témoignent les CEMEA dans leur revue VST. Mais, en se fondant sur ses valeurs, le travail social n'est-il pas à même de les réinventer, en conciliant la valorisation de la personne et le respect des exigences collectives et institutionnelles, l'expression individuelle, la légitimité des appartenances, et l'approche républicaine ? L'impact du fait religieux amène particulièrement la prévention spécialisée à repenser ses pratiques éducatives.