EN FINIR AVEC L'ÉCHEC. En plein coeur du Mirail, à Toulouse, l'Ecole régionale de la deuxième chance accueille, depuis janvier 2004, des élèves âgés de 18 à 30 ans, qu'elle accompagne dans la construction d'un parcours professionnel. C'est ce dispositif, né en 1996 sous l'impulsion d'Edith Cresson, alors commissaire européenne, que deux journalistes de France Culture sont allés explorer. Aujourd'hui, on compte une quarantaine de ces écoles de la deuxième chance. Afin d'aider les jeunes à trouver leur voie, l'alternance est placée au coeur d'une pédagogie souple et innovante, qui privilégie la maîtrise des savoirs de base (savoir lire, écrire et compter, posséder des notions d'une langue étrangère, maîtriser l'outil informatique) tout en leur faisant découvrir le monde de l'entreprise. Tous les étudiants interrogés au micro de France Culture parlent en termes élogieux (trop ?) de leurs professeurs et de l'enseignement dispensé : « L'école m'a aidé avec mon comportement » ; « Ils m'ont changé, ici, ils m'ont encadré » ; « Ils sont à notre écoute, on n'est plus tout seul » ; « Je sors d'ici la tête haute » ; « Venir ici m'a permis de tourner une page. Ils ne m'ont pas appris qu'un métier, ils m'ont aidé et accompagné dans ma vie privée »... Pour en arriver là, le directeur, les coordinateurs pédagogiques et les enseignants de l'Ecole régionale de la deuxième chance, tous très engagés, ont dû s'adapter : « Il n'y a rien de préétabli comme dans l'Education nationale », explique Béatrice Daunay, responsable des relations avec les entreprises. Leur objectif à tous étant d'« arriver à rompre tout doucement avec le sentiment d'échec ». Un objectif d'autant plus difficile à atteindre que, pour beaucoup de ces jeunes, la réussite fait peur.
« L'école de la deuxième chance » - Sur les docks - Johanna Bedeau et Rafik Zenine - Emission du 1er juillet, à écouter en ligne jusqu'au 1er août sur