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Le remaniement ministériel interroge sur la gestion de la politique du logement et des personnes âgées

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Le remaniement ministériel (1) suscite plusieurs réactions au sein des organisations du secteur de l'action sociale. Tout d'abord, la disparition du ministère du Logement, remplacé par un secrétariat d'Etat au logement et à l'urbanisme, confié à Benoist Apparu et placé auprès du ministère de l'Ecologie et du Développement durable, n'est guère appréciée par la Fondation Abbé-Pierre, Droit au logement, la Confédération de la consommation, du logement et du cadre de vie, la Confédération nationale du logement et le Collectif des associations unies pour une nouvelle politique du logement. « Faut-il donc comprendre que la crise actuelle n'est pas assez importante pour qu'un ministère lui soit consacré ? », s'interroge la Fondation Abbé-Pierre. L'intitulé du secrétariat d'Etat qui associe le logement et l'urbanisme a également fait naître des craintes que l'hébergement ne fasse plus partie de ses comtéences, ce qui entrerait en contradiction avec la logique du « chantier national prioritaire 2008-2012 » et du « schéma national de la refondation de l'accueil des sans-abri » (2). « Le secteur associatif peut être rassuré, l'hébergement est chez nous », assure de son côté, le cabinet de Benoist Apparu.

Les associations seront donc vigilantes sur le décret d'attribution de compétences du nouveau secrétariat d'Etat. En tout état de cause, le Collectif des associations unies pour une nouvelle politique du logement craint que cette nouvelle configuration, dans un contexte de multiplication des agances, ne soit favorable au projet de créer une « Agence nationale des Français de la rue », porté par Nicole Guedj, conseillère régionale (UMP) d'Ile-de-France (3). Or le nom même de l'agence « est incompatible avec le principe de l'accueil inconditionnel des populations les plus défavorisées », estime Christophe Robert, directeur des études à la Fondation Abbé-Pierre. En outre, cette création témoignerait « du désengagement de l'Etat du champ de la lutte contre l'exclusion, alors même que le Premier ministre a réaffirmé, sur la base notamment des propositions de la conférence de consensus [organisée par la FNARS en 2007] et du rapport Pinte en 2008, la responsabilité première de l'Etat en matière d'hébergement et de logement des personnes sans abri ou mal logées ». Pour le collectif, il vaudrait mieux que l'Etat développe de nouveaux outils de partenariat avec les collectivités territoriales et les associations aux plans national et local.

Si la disparition du ministère du Logement suscite une certaine unanimité, la création d'un secrétariat d'Etat chargé des aînés, occupé par Nora Berra et placé auprès du ministre du Travail, des Relations sociales, de la Famille, de la Solidarité et de la Ville, entraîne à l'inverse des réactions divisées. Alors que c'est une « bonne surprise » pour le Synerpa (Syndicat national des établissements privés pour personnes âgées), qui espère que cette nomination permettra d'« offrir aux Français un véritable plan Marshall du vieillissement », Geneviève Laroque, présidente de la Fondation nationale de gérontologie juge « cette protection discriminante ». « Convergence et transversalité sont en grand risque de mise à mal », estime-t-elle. Une inquiétude partagée par Alain Villez, conseiller technique à l'Uniopss (Union nationale interfédérale des oeuvres et organismes privés sanitaires et sociaux), pour qui la séparation de la gestion du dossier des personnes âgées de celle des personnes handicapées ne va guère dans le sens de la création d'un droit universel à compensation dans le cadre d'un cinquième risque de protection sociale.

Enfin, les organisations restent vigilantes sur l'action de Michèle Alliot-Marie, la nouvelle ministre de la Justice, même si le Génepi (Groupement étudiant national d'enseignement aux personnes incarcérées) se félicite de voir qu'elle sera épaulée par un secrétaire d'Etat, Jean-Marie Bockel, chargé plus spécifiquement de la réforme de l'administration pénitentiaire et de la modernisation des prisons. Le groupement espère en tout cas l'examen rapide de la loi pénitentiaire et l'accélération du processus de mise en place des règles pénitentiaires européennes. Tandis que la CGT-pénitentiaire attend « une réelle amélioration des conditions de travail et de détention ».

Notes

(1) Voir ASH n° 2615 du 26-06-09, p. 5.

(2) Voir ASH n° 2615 du 26-06-09, p. 9.

(3) Voir la tribune libre de Nicole Guedj et de Patrick Henry sur le sujet dans les ASH n° 2600 du 13-03-09, p. 28.

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