La direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques a remis le premier rapport exhaustif sur la santé des femmes en France à la ministre de la Santé le 19 juin (1). Destiné à être actualisé tous les cinq ans, ce document met l'accent sur les « inégalités dont sont malheureusement encore victimes les femmes : inégalités par rapport aux hommes, disparités territoriales et inégalités sociales en matière de santé », a expliqué Roselyne Bachelot.
S'adressant essentiellement aux décideurs publics, le rapport va être décliné sous forme d'un « livret synthétique d'une quarantaine de pages » à destination du grand public. Les constats qu'il dresse « constituent un nouvel encouragement à renforcer l'action publique en faveur de la santé des femmes », a estimé la ministre. En effet, malgré une espérance de vie à la naissance parmi les plus élevées au monde (84,4 ans) et supérieure à celle des hommes (77,5 ans), les femmes ont une espérance de vie en bonne santé à la naissance moins favorable (64,1 ans pour les femmes contre 62,7 ans chez les hommes). Pour Roselyne Bachelot, « le facteur social joue un rôle important ». « Ce sont les femmes les plus vulnérables, seules, aux revenus modestes ou peu diplômées qui se déclarent toujours en moins bon état de santé », a-t-elle souligné, mettant l'accent sur l'information et la prévention, notamment grâce à l'ouverture d'un espace dédié à la santé des femmes sur le site Internet de l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé :
La ministre de la Santé a par ailleurs déploré qu'« un tiers des grossesses ne [soient] pas prévues, malgré l'utilisation de la contraception orale par 57 % des femmes en général et par 88 % des femmes de 20 à 25 ans ». Pointant également « la recrudescence préoccupante des grossesses adolescentes non désirées », elle a annoncé une série de mesures en matière de sexualité et de contraception dont le remboursement à la rentrée 2009 des pilules de troisième génération, qui représenteraient la moitié des contraceptifs oraux actuellement utilisés, ainsi que le lancement d'une campagne de sensibilisation à l'utilisation du préservatif.
Autre mesure : l'expérimentation en 2009 d'une consultation de longévité dans les départements du Val-de-Marne, du Finistère, du Bas-Rhin et de l'Hérault, avant un processus de généralisation qui devrait débuter en 2010. Prévue par le plan national « Bien vieillir » 2007-2009 (2), cette mesure vise à mettre en exergue auprès des femmes les actions de prévention adaptées, de dépistage précoce ou encore de bon usage des médicaments, en particulier les psychotropes.
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