Le nombre de chômeurs continue à progresser, mais à un rythme moins soutenu

«Un signal relativement encourageant dans le contexte de la crise économique et financière mondiale. » C'est ainsi que la ministre de l'Emploi a interprété « la décélération du nombre de chômeurs » en mai. Point encore de repli du chômage, mais une « hausse du nombre de demandeurs d'emploi [qui] ralentit en mai pour le 4^e mois consécutif ». Hausse qui d'ailleurs, a aussitôt ajouté Christine Lagarde, « demeure significative » : + 1,5 % pour la catégorie A, ce qui correspond tout de même à 36 400 chômeurs supplémentaires en un mois (+ 26,4 % en un an), selon les derniers chiffres officiels rendus publics le 25 juin (1). « La dégradation de l'emploi devrait se poursuivre pendant plusieurs trimestres, car même une reprise graduelle de l'activité ne se traduirait pas par un repli immédiat du chômage », a encore rappelé la ministre.

Fin mai, en métropole, 3 625 600 personnes inscrites à Pôle emploi étaient tenues de faire des actes positifs de recherche d'emploi (3 843 100 en comptant les départements d'outre-mer), dont 2 543 100 étaient sans emploi (catégorie A) et 1 082 500 exerçaient une activité réduite, courte ou longue (catégories B, C). C'est 54 100 de plus en seulement un mois (+ 1,5 %, + 18,4 % en un an).

Le nombre des personnes inscrites à Pôle emploi qui ne sont pas tenues de faire des actes positifs de recherche d'emploi croît également, atteignant 442 500 à la fin mai. Elles sont soit sans emploi et non immédiatement disponibles (+ 3,4 % d'inscrits en catégorie D), soit pourvues d'un emploi (+ 1,6 % en catégorie E).

Premiers touchés par cette nouvelle hausse du nombre de chômeurs : les hommes jeunes. En métropole, le nombre de chômeurs de catégorie A de moins de 25 ans a ainsi progressé de 1,7 % (+ 41,1 % en un an). Alors que, dans le même temps, le nombre de ceux âgés de 25 à 49 ans augmentait de 1,4 % (+ 24,2 % en un an) et celui des chômeurs de 50 ans et plus s'accroissait de 1,2 % (+ 20,5 % en un an).

Par ailleurs, le nombre de demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi en catégories A, B, C depuis un an au moins a augmenté de 1,3 % au mois de mai et de 10,5 % en un an. Le nombre d'inscrits depuis moins de un an est, quant à lui, en hausse de 1,6 % et de 22,1 % en un an.

En métropole également, les entrées à Pôle emploi en catégories A, B, C ont diminué de 6,9 % par rapport à avril (mais progressé de 9,5 % en un an). Une tendance qui se vérifie pour tous les motifs d'inscription : entrées pour fin de contrat à durée déterminée (- 7,1 %), pour fin de mission d'intérim (- 14,5 %)...

Dans le même temps, les sorties de catégories A, B, C ont augmenté de 0,3 % (mais reculé de 5,2 % en un an). Dans le détail, les sorties pour cessations d'inscription pour défaut d'actualisation (+ 0,6 %) et pour radiations administratives (+ 8,8 %) sont en hausse, alors que celles pour reprises d'emploi déclarées (- 0,1 %), entrées en stage (- 7,4 %), arrêts de recherche (- 1,4 %) et autres cas (- 1 %) diminuent.

Au-delà, les offres d'emploi collectées par Pôle emploi ont augmenté de 1,2 % au mois de mai en métropole (mais ont diminué de 23,1 % en un an). Cette hausse a concerné les offres d'emplois durables (plus de six mois, + 5 %), comme les offres d'emploi temporaires (entre un et six mois, + 2 %). En revanche, les offres d'emplois occasionnels ont enregistré une baisse (moins de un mois, - 9,4 %).

Autre statistique : en mai, les offres d'emploi satisfaites en métropole ont diminué (- 5,7 %, - 29,4 % en un an). La baisse était de 1,3 % pour les offres d'emplois durables, de 8,2 % pour les offres d'emplois temporaires et de 10,2 % pour les emplois occasionnels.