ÉTOILES DU CONGO. Originaires de Kinshasa, en République démocratique du Congo, les membres de l'orchestre Staff Benda Bilili ont été atteints par la poliomyélite dans leur jeunesse. Handicapés, les chanteurs et les guitaristes circulent sur d'improbables tricycles customisés, accompagnés d'une section rythmique composée de jeunes musiciens des rues, les shegués (« enfants vagabonds »). Leur musique intègre des éléments de rumba congolaise, de musique cubaine, de rhythm'n'blues et de reggae. Trois concerts estivaux en France donneront l'occasion de découvrir les chansons du premier album de Staff Benda Bilili, Très très fort. Enregistrées en plein air, dans les jardins du zoo de Kinshasa, ces chansons aux textes mixant le lingala et le français décrivent la vie quotidienne des artistes ou prodiguent des conseils. Ainsi, Polio plaide pour les campagnes de vaccination (« Parents, allez au centre de vaccination, vaccinez vos bébés contre la polio, épargnez-leur cette galère »), tandis que Tonkara évoque la situation des enfants des rues (« Ils dorment sur des cartons, ne les jugez pas, on ne choisit pas sa vie ») et qu'une autre chanson clame que les véritables handicaps ne sont pas ceux du corps, mais ceux de l'âme. Tout sauf misérabiliste, le groupe africain délivre au contraire des messages d'espérance et de solidarité. Il est ainsi fidèle au nom qu'il a adopté : en lingala, staff benda bilili signifie littéralement : « Mets en valeur ce qui est dans l'ombre. »
Staff Benda Bilili - En concert le 5 juillet aux Eurockéennes de Belfort ; le 9 juillet au festival Les Temps chauds, à Bourg-en-Bresse ; le 15 juillet au Cabaret sauvage, à Paris - A écouter sur