Trois ans après son lancement, France Domicile, enseigne de service à la personne (1), licencie dix salariés (webmaster, commerciaux, animateurs réseaux, chargé de communication...), soit la moitié de son personnel. D'abord « abasourdis », les salariés concernés se disent sceptiques quant au « motif économique », rappelant que France Domicile a reçu « plus de 6 millions d'euros de fonds publics ». Constitué en « collectif des futurs chômeurs de France Domicile », ils contestent ce licenciement dans un blog (2), lancé symboliquement le 22 juin, la veille de la clôture des assises nationales des services à la personne. « Nous sommes une start-up. Comme toutes les petites entreprises, nous sommes confrontés à des difficultés liées à la crise et les résultats sont moins importants que prévu », explique, de son côté, Gwenaelle Haumesser, directrice adjointe de France Domicile. Cette dernière précise que l'entreprise - qui prévoit une perte de 1,5 million d'euros en 2009 - a décidé de « mettre entre parenthèses l'activité «grand public» pour ne se consacrer qu'au volet «grands comptes» », c'est-à-dire les mutuelles, les assurances, les distributeurs. Les salariés jugent que ce licenciement économique intervient « du jour au lendemain » et qu'aucun « plan de réorganisation permettant de garantir la survie de l'entreprise » n'a été prévu. Pour la direction, il s'agit surtout « d'adapter les moyens de l'entreprise à ses ressources ». Selon les salariés, France Domicile « continue d'avoir recours à des consultants extérieurs qui, pour certains, ont pris la place de personnes licenciées ». Ces prestataires extérieurs n'interviennent que « lorsque les compétences ne sont pas disponibles en interne, comme le développement informatique par exemple », rétorque Gwenaëlle Haumesser.
(1) Créée il y a deux ans par l'UNA (Union nationale de l'aide, des soins et des services aux domiciles), l'Unccas (Union nationale des centres communaux d'action sociale) et la Mutualité française, France Domicile a ouvert son capital au groupe Macif et au groupe Banque Populaire en octobre 2008 - Voir ASH n° 2575 du 3-10-08, p. 39.
(2)