Le taux horaire du SMIC sera revalorisé de 1,3 % au 1er juillet et passera ainsi à 8,82 € bruts (contre 8,71 € depuis le 1er juillet dernier). Son montant mensuel s'élèvera, quant à lui, à 1 337,70 € bruts sur la base de la durée légale du travail de 35 heures hebdomadaires (contre 1 321,02 € ). Le nouveau ministre du Travail, Xavier Darcos, a présenté au conseil des ministres du 24 juin le décret entérinant cette hausse, annoncée deux jours plus tôt aux partenaires sociaux par son prédécesseur, Brice Hortefeux.
Suivant les préconisations du groupe d'experts indépendants institué par la loi du 3 décembre 2008 en faveur des revenus du travail (1) et chargé de se prononcer chaque année sur l'évolution du salaire minimum, l'exécutif a, sans surprise depuis l'arrivée de Nicolas Sarkozy à l'Elysée, décidé de « ne pas procéder à ce qui est communément appelé un «coup de pouce» », explique le ministère dans un communiqué. Pas d'effort supplémentaire du gouvernement, donc. Une position qu'il justifie par le fait que le groupe d'experts, dans son rapport, a souligné que « les hausses soutenues du SMIC ont surtout pour effet d'évincer de l'emploi les travailleurs les plus fragiles ». « Il vaut mieux une vraie revalorisation qu'un faux coup de pouce qui aurait un effet boomerang sur l'emploi et sur les plus défavorisés, et remettrait en cause l'emploi notamment dans les petites entreprises », a renchéri Brice Hortefeux. « La priorité du gouvernement est d'améliorer la situation de l'ensemble des salariés », pas seulement de ceux payés au SMIC, a-t-il ajouté.
La revalorisation de 1,3 % du SMIC au 1er juillet découle, par conséquent, de la seule application des mécanismes légaux prévus par le code du travail. A savoir, d'une part, le taux d'inflation et, d'autre part, la moitié de la progression du pouvoir d'achat du salaire horaire de base ouvrier (SHBO). Entre mai 2008 et mai 2009, les prix à la consommation (hors tabac) des ménages urbains dont le chef est ouvrier ou employé ont diminué de 0,2 %. L'inflation constatée étant négative (- 0,2% sur un an), celle-ci n'a pas été retenue dans le calcul de la revalorisation. Par ailleurs, de mars 2008 à mars 2009, le taux de salaire horaire de base ouvrier a enregistré une hausse de 2,9 %, alors que les prix ont progressé de 0,4 % au cours de la même période, d'où une augmentation du pouvoir d'achat de 2,5 %. La moitié de l'augmentation du pouvoir d'achat du SHBO s'élève donc à 1,25 %. C'est ainsi que le SMIC sera relevé de 1,3 % au 1er juillet (compte tenu des règles d'arrondi). Une hausse qui, selon l'ancien ministre du Travail, permet « tout à la fois » de préserver et de garantir le pouvoir d'achat des salariés concernés. A noter : le gouvernement arrêtera dans les prochains jours, après concertation avec les organisations syndicales, le dispositif qu'il privilégie pour tenir compte, dans la fonction publique, de cette augmentation du SMIC.
Le taux du minimum garanti sera, quant à lui, maintenu à son niveau du 1er juillet 2008 en raison de l'absence de hausse des prix constatée entre mai 2008 et mai 2009. Il reste donc fixé à 3,31 € .
Les ASH reviendront dans un prochain numéro sur les conséquences de la revalorisation du SMIC.