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Melting-pot à la malienne

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Jeune banlieusarde fille d'immigrés maliens, Mariamou affronte les choix de vie qu'implique sa double culture. C'est l'histoire que raconte dans sa pièce, avec humour, la chorégraphe Maïmouna Coulibaly.

« Hééé Mariamouuuuu ! », appelle M'Ma, en colère. En fouinant dans la chambre de sa fille adolescente, elle a trouvé un préservatif. Mariamou va devoir s'expliquer... « On t'a pas amenée en France pour faire des bêtises ! », crie la maman. « Mais on me l'a donné à l'école, dans un cours sur la sexualité », se défend Mariamou.

Alors si l'école trouve que tu es assez grande pour faire le sexe, tu es assez grande pour te marier ! » Mariamou est une jeune Française de 15 ans, fille d'immigrés maliens, élevée en banlieue parisienne. Ballottée entre ses deux cultures, sa religion, ses traditions, comme ses copines Sabrina et Lindsay, elle aime sortir en boîte, draguer et surtout danser « jusqu'à se casser les reins ». Si, dans un premier temps, Mariamou parvient à échapper au mariage forcé, quand sa mère la surprend en minijupe, dansant langoureusement avec un garçon, c'est la goutte qui fait déborder le vase : elle est aussitôt envoyée au Mali. Fin du premier tableau.

Durant les scènes suivantes, on retrouve Mariamou dix ans plus tard, de visite dans la cité, véritable Malienne en boubou et nantie d'un mari polygame. Elle y croise ses anciennes copines : Sabrina, devenue toxicomane, dépense ses allocations familiales pour acheter sa dose, tandis que Lindsay a troqué ses talons aiguilles pour le voile. Ensemble, elles vont décider d'« arrêter de subir » et se lancent dans une révolution...

Maïmouna Coulibaly a conçu ce spectacle comme un melting-pot de musiques, de danses et de chants. Mêlant les rythmes des danses africaines populaires (coupé décalé, n'dombolo) et afro-américaines (krumpin'), mais aussi de la danse classique et du modern jazz, cette comédie musicale satirique dépeint avec humour et dérision la vie des femmes en banlieue et la détermination dont elles doivent faire preuve pour s'épanouir. Les chorégraphies, interprétées avec énergie par la troupe Les Ambianceuses, font référence tant aux émeutes dans les cités de 2005 qu'à la Révolution française.

C'est une éducatrice de la PJJ qui proposa à Maïmouna Coulibaly de monter une pièce de théâtre qui mêlerait danse et jeu, avec des saynètes abordant les problèmes liés à la double culture. Pour créer ses personnages, la chorégraphe et interprète du rôle-titre s'inspire des gens qui l'entourent - sa mère, ses copines d'enfance de la cité de la Grande-Borne à Grigny, ses professeurs, etc. La pièce devient comédie musicale, se professionnalise, monte à l'affiche à Paris, et vient d'être sélectionnée dans le cadre d'un festival à San Francisco.

Hééé Mariamou... Histoire contée et dansée d'une fille d'immigrés - Création de Maïmouna Coulibaly - 70 min - Dimanche 5 juillet à 19 h, lundi 6 et mardi 7 juillet à 20 h 30 - Café de la Gare - 41, rue du Temple - 75004 Paris - Tél. 01 42 78 52 51 - 15 € ou 20 €

CULTURE

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