Des histoires de différences

Claude Messier fait du ski, du traîneau à chiens, du saut en parachute, milite, écrit des romans, éclate de bonheur... Claude est atteint de dystonie musculaire, il ne peut bouger que ses mains et sa bouche, et il ne lui reste plus que deux ans à vivre. Il est le héros du documentaire Le dernier envol, d'Yves Langlois, à qui deux récompenses ont été décernées à l'occasion du festival national du court métrage Handica-Apicil : le Grand Prix et le Prix du public. Cet événement s'attache à réaliser à chaque édition une photographie des représentations du handicap ainsi que des pratiques sociales et professionnelles de l'accompagnement des personnes handicapées, en valorisant toute création audiovisuelle (fiction, documentaire, témoignage...) ayant pour thématique le handicap. Réalisateurs professionnels et amateurs peuvent présenter leurs oeuvres - « même les films bricolés dans les institutions et les associations », affirme Gilles Barbier, fondateur du festival - qui sont diffusées au fur et à mesure sur le site www.festival-handica.fr. « En ouvrant librement cette vidéothèque en ligne, nous voulons que le grand public accède à cette formidable banque de données d'images qu'est devenu, en quatre éditions seulement, le festival. » Des images que les diffuseurs classiques ne reprennent qu'exceptionnellement et qui peuvent servir à sensibiliser au handicap, à illustrer ou à ouvrir des débats et des colloques... En 2009, les organisateurs ont reçu 150 courts métrages. Sur le site Internet, il est donc possible de visionner l'ensemble des films, dont les lauréats, parmi lesquels : L'oeil de verre, de Frédéric Compain (Prix essai), journal clinique du peintre William Uthermohlen atteint de la maladie d'Alzheimer (film diffusé le 28 juin sur Arte) ; et Quand maman sera partie, de Christophe Monier (Prix fiction), l'histoire de Guillaume, jeune adulte atteint d'une déficience intellectuelle qui suit une formation pour devenir « croque-mort » !