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Emploi des sourds : les discriminations restent fortes

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S'appuyant sur les rares études chiffrées disponibles, le Centre d'études de l'emploi (1) montre que les difficultés des personnes sourdes ou malentendantes dans l'accès à l'emploi perdurent. Sur les 1,4 million de celles en âge de travailler, seules 67 % ont un emploi (contre 74 % dans la population générale). Parmi les freins à l'embauche, les préjugés liés à la surdité restent un obstacle majeur. Dès la recherche d'emploi, les personnes sourdes constatent un manque d'information et de sensibilisation à leurs besoins de la part des recruteurs. La surdité reste souvent associée à des représentations dévalorisantes (moindre productivité, problèmes de communication...) qui ont longtemps cantonné ces publics dans certains métiers (imprimerie, comptabilité) ou les ont orientés vers des apprentissages sans débouchés professionnels réels. D'où le « profond sentiment de discrimination » des personnes, auquel s'ajoutent le sentiment d'isolement et l'absence de communication dans le monde du travail. Or, si leur handicap rend plus difficile la communication, « la limitation des échanges provient généralement d'un manque d'attention des autres », relève l'étude.

Pourtant, la réhabilitation de la langue des signes française (LSF) et le développement des technologies de l'information et de la communication (TIC) commencent à faire bouger les choses. En effet, la LSF leur a permis d'accéder à de nouveaux métiers (comédien, éducateur, soignant, conseiller juridique...) et le recours aux interprètes a permis de faire mieux connaître les besoins de ces publics. Dans les entreprises, les TIC (messageries électroniques, systèmes d'interprétation en LSF par webcam ou de transcription écrite) améliorent les conditions de travail et contribuent à mettre sur un pied d'égalité les sourds et les entendants. Reste qu'une « perception négative » à l'égard de ces personnes persiste dans le monde du travail, perpétuant les disparités professionnelles et les idées reçues. Si la loi du 11 février 2005 sur l'égalité des droits et des chances insiste sur l'accessibilité aux personnes handicapées, « encore faut-il qu'elle soit réellement mise en oeuvre dans les entreprises », insiste l'étude. Accepter la surdité moins comme une déficience que comme un « handicap de communication partagé », tel est le message que les responsables « mission handicap » mis en place dans des entreprises et en dehors ont encore à faire passer.

Notes

(1) Connaissance de l'emploi n° 66 - Juin 2009 - Disponible sur www.cee-recherche.fr.

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