Dans une étude parue le 12 juin, l'Observatoire national de la délinquance (OND) souligne la très forte augmentation, entre 2003 et 2008, du nombre de femmes - majeures et mineures - mises en causes pour des crimes et délits, en particulier dans des affaires de violences et menaces (1).
Une personne est dite « mise en cause » lorsqu'il existe, « du point de vue de la police et de la gendarmerie », suffisamment d'indices laissant supposer qu'elle a commis l'infraction reprochée, explique l'observatoire en préambule.
Le nombre de mis en cause a continuellement augmenté entre 2003 et 2008, et cela quels que soient l'âge et le sexe. Mais les rythmes des évolutions ont pu varier selon la catégorie de mis en cause et le type d'infraction.
Premier constat : en cinq années, le nombre de femmes majeures mises en cause pour des crimes et délits a augmenté de 20,7 %, soit dans des proportions dont l'ordre de grandeur est assez peu différent de celles des hommes majeurs (+ 24,8 %). Celui des mineures mis en cause a en revanche progressé plus fortement, avec une hausse de 27,1 % (+ 13,9 % pour les hommes mineurs mis en cause).
Dans le détail, l'implication grandissante des femmes, et notamment des mineures, dans les crimes et délits a été particulièrement visible dans les faits de violences ou menaces (hors vols). Ainsi, le nombre de femmes majeures mises en cause dans ce type d'affaires a augmenté de 42,1 % (+ 31,8 % pour les hommes majeurs). Quant au nombre de mineures impliquées dans des affaires de violences et menaces, il est passé de 3 521 en 2003 à 7 079 en 2008. Soit une hausse de 101,05 % (+ 51,5 % pour les homme mineurs).
Les chiffres relatifs aux personnes mises en cause pour atteintes aux biens vont dans le même sens. Ils montrent même que le nombre d'hommes - majeurs ou mineurs - mis en cause dans ce type d'affaires diminue sur cinq ans alors que celui des femmes suit une tendance opposée, quel que soit leur âge, et en particulier de 2005 à 2008, avec des hausses de 3,5 % pour les majeures et de 10,5 % pour les mineures. Selon l'OND, ce sont les vols simples (hors vols d'automobiles ou cambriolages) qui expliquent quasiment à eux seuls cette augmentation.
Toutefois, si cette évolution de la délinquance féminine est notoire, les personnes mises en cause restent majoritairement des hommes, majeurs ou mineurs, quel que soit le type d'infraction. Ainsi en 2008, sept personnes sur dix mises en cause étaient des hommes majeurs, soit 817 400 personnes (contre 147 200 femmes majeures mis en cause). Et 177 800 étaient des hommes mineurs, contre 30 000 mineures.
(1) Etude parue dans le bulletin statistique de l'OND « Grand angle » n° 17 de juin 2009, disponible sur