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Mouvement des AS de Moselle : le signal d'un malaise général, selon l'ANAS

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C'est, de l'avis de l'Association nationale des assistants de service social (ANAS), l'expression d'un mouvement qui s'amplifie. Le 8 juin, 250 travailleurs sociaux du conseil général de Moselle manifestaient, à l'appel d'une intersyndicale (1), devant les locaux de l'assemblée départementale pour l'alerter d'une « situation catastrophique dans le domaine social » qui préoccupe les équipes depuis un an : la crise économique, qui oriente vers les services sociaux de nouveaux usagers (2), les nombreuses réformes, dont la mise en oeuvre du revenu de solidarité active (RSA) et la réforme de la protection de l'enfance, ainsi que l'informatisation du service social, « ont généré une situation explosive dans ce secteur ». Afin d'assurer leurs missions, les personnels veulent des moyens supplémentaires, considérant les réponses du conseil général, notamment l'embauche de 16 nouveaux salariés pour faire face à la mise en oeuvre du RSA, comme insuffisantes. Indiquant qu'aucune autre création de poste n'est envisagée, même si une psychologue scolaire devrait être recrutée, le conseil général a, de son côté, affirmé que les compétences accrues du département exigent une réorganisation complète de l'action sociale (3).

Pour l'ANAS, « les professionnels de la Moselle lancent aujourd'hui une alerte qui résonne dans tous les départements », à l'instar du mouvement initié en 2006 par les assistants de service social du Puy-de-Dôme, « ou par ceux des Pyrénées-Atlantiques, il y a quelques semaines ». « L'empilement des dispositifs, le poids de l'administratif aux dépens de la relation d'aide, la bureaucratisation, les fonctionnements visant à protéger l'institution avant les familles et les professionnels, l'accroissement de la masse de travail se retrouvent partout. » Et le sentiment d'être « confinés à un pseudo-traitement de situations sociales » s'accroît.

Si cette « souffrance » n'est pas nouvelle, constate Laurent Puech, vice-président de l'ANAS, les tensions provoquées par la mise en oeuvre de la réforme de la protection de l'enfance et les incertitudes liées à la mise en oeuvre du RSA ont servi de déclencheur. « Mais ce n'est pas seulement une crise de moyens, c'est aussi une crise de sens, poursuit-il. S'agit-il de faire plus de la même chose ? Ou d'arrêter la course et de s'accorder un temps de réflexion sur pourquoi on court ? » Face aux revendications du terrain, l'ANAS s'apprête à lancer le débat au niveau national. Car l'emballement législatif et les réponses de plus en plus orientées sur la responsabilisation individuelle pourraient, dans un contexte social dégradé, fragiliser fortement les professionnels.

Notes

(1) CFDT, CGC, CGT, FO, Unatos (Union nationale des agents, techniques, ouvriers et de service)-FSU, SLPDM (Syndicat des personnels départementaux de la Moselle)-SUD.

(2) Voir ASH n° 2611 du 29-05-09, p. 34.

(3) Voir aussi, sur la situation en Moselle, le site Internet des ASH, www.ash.tm.fr, rubrique « Actualités ».

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