En moyenne sur le premier trimestre 2009, le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) s'établissait à 8,7 % de la population active en métropole (+ 1,1 point par rapport aux données révisées du quatrième trimestre 2008, où il s'élevait à 7,6 %). Cela correspond à près de 2,5 millions de personnes. Si l'on inclut les départements d'outre-mer (DOM), le taux de chômage a même grimpé à 9,1 % (+ 1,1 % aussi), selon les statistiques détaillées de l'INSEE (1).
La France n'avait pas connu d'augmentation d'une telle ampleur du taux de chômage métropolitain en un seul trimestre depuis... le début de l'année 1975. Et il faut remonter au troisième trimestre 2006 pour trouver un taux de 8,8 % en métropole et de 9,3 % avec les DOM. Voyant dans ce rebond « brutal » du chômage « la conséquence de la dégradation de la situation économique depuis six mois », la ministre de l'Emploi a souligné que ce « mauvais résultat » reste néanmoins « dans la moyenne de l'Union européenne » et que la situation « se dégrade moins vite qu'ailleurs » (2). Il n'empêche : « c'est une dégradation très nette », a reconnu Christine Lagarde, et cette situation « va perdurer » dans les prochains mois. Tout sauf une surprise, les données produites par Pôle emploi et la DARES (ministères de l'Emploi et du Travail) rendant compte depuis maintenant plusieurs mois d'une hausse régulière et importante du nombre de demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi.
Au premier trimestre 2009, le taux d'emploi (3)des
personnes de 15 à 64 ans s'élevait à 64,5 % (64,8 % au quatrième trimestre 2008 révisé), et le taux d'activité (4) des 15-64 ans à 70,6 % (contre 70,1 %). Le taux d'emploi en équivalents temps plein était inférieur de plus de 4 points au taux d'emploi : il s'établissait à 60,3 % de la population en âge de travailler.
Plus généralement, en métropole, 3,1 millions de personnes ne travaillaient pas mais le souhaitaient, qu'elles soient ou non disponibles dans les deux semaines pour cela et qu'elles recherchent ou non un emploi (soit 6,2 % de la population de 15 ans ou plus) (5). Parmi elles, 768 000 étaient inactives au sens du BIT.
Par ailleurs, parmi les personnes ayant un emploi, 5,4 % étaient en situation de sous-emploi au sens du BIT (1 389 000 personnes). Cela représente une hausse de 0,3 point par rapport au quatrième trimestre révisé.
(1) Chômage au sens du BIT et indicateurs sur le marché du travail : résultats de l'enquête Emploi au premier trimestre 2009 - Informations rapides n° 152 du 4 juin 2009 - Disp. sur
(2) « Le nombre de chômeurs au sens du BIT a augmenté en France de 8 % depuis le printemps 2007, alors que sa progression atteint sur la même période 25 % dans la zone euro, 100 % aux Etats-Unis et 142 % en Espagne » , a-t-elle ainsi noté dans un communiqué.
(3) Ce taux correspond au rapport entre le nombre de personnes ayant un emploi et la population de 15 ans ou plus (personnes en âge de travailler).
(4) Rapport entre le nombre de personnes en activité (28 285 000 en moyenne au premier trimestre en métropole), qui peuvent être en emploi (25 830 000) ou au chômage (2 455 000), et la population de 15 ans ou plus.
(5) Ces personnes ne sont pas nécessairement des chômeurs au sens du BIT, par exemple parce qu'elles ne sont pas disponibles dans les deux semaines pour travailler, ou parce qu'elles n'ont pas effectué de démarches actives de recherche d'emploi dans le mois précédent. Elles constituent ce qui est souvent désigné comme le « halo » du chômage, c'est-à-dire l'ensemble des personnes qui ne sont pas forcément considérées comme des chômeurs au sens du BIT mais qui sont cependant dans une situation « proche » du chômage.