Valentin pourrait être un adolescent comme tant d'autres. Grand blond de 18 ans, à la coiffure fashion et arborant un tee-shirt du Che, il passe son bac à Calais, et sort avec sa petite amie. Mais Valentin a aussi fait d'autres choix. Le soir, après le lycée, il va dans la « Jungle », ce terrain situé près du port de la ville où transitent des centaines de migrants clandestins, pour distribuer repas et couvertures. Même s'il baragouine l'anglais, il parvient à se lier d'amitié avec des jeunes gens venus d'Afghanistan, d'Irak, d'Iran, d'Afrique... Parfois, il les emmène avec lui à l'hôpital, où il rend visite à sa mère, très malade. Elle leur explique les différents moyens de rejoindre l'Angleterre et leur donne des vêtements. C'est le quotidien de cet adolescent brassé par des émotions fortes qu'a filmé Marine Place, entre février 2007 et novembre 2008. « Filmer, c'est la seule arme que j'ai pour les défendre », affirme Valentin, caméra numérique au poing, révolté par les moyens mis en oeuvre par les forces de l'ordre pour décourager les migrants. Une phrase qu'on aurait pu mettre dans la bouche de la réalisatrice. Car à travers le portrait de Valentin, elle dénonce les conditions de vie des demandeurs d'asile. Valentin effectue le passage à l'âge adulte en vivant des expériences hors du commun. Comme tout adolescent, pourtant, il a des doutes, des incertitudes sur son futur : partir faire le tour du monde ? Devenir éducateur spécialisé ? Son bac en poche, il optera finalement pour un DEUST intervention sociale. Un diplôme grâce auquel, espère-t-il, il pourra continuer à agir.
Les choix de Valentin - Marine Place - 60 min - 20 € - DVD disponible auprès de l'association Riquita, tél. 03 28 36 16 97